lundi 31 octobre 2011

Digne : six ans de prison pour avoir violenté une personne vulnérable et un enfant

Il s'est rendu coupable de violences répétées, y compris sexuelles, sur personne vulnérable et sur un enfant de 6 ans.
Entre septembre 2009 et août 2011, une femme aujourd'hui âgée de 36 ans, très vulnérable psychologiquement, va vivre un vrai enfer. Le 22 août dernier, elle alerte les services sociaux afin qu'ils viennent la récupérer sur un parking des Sièyes à Digne-les-Bains. Devant l'agitation et la grande détresse de la femme, la police est avertie. Entendue, l'histoire qu'elle va décrire alors est révoltante et à peine croyable.
Privation de nourriture
En 2008, Mlle X se sépare de son compagnon, toxicomane et alcoolique, avec qui elle a eu un petit garçon. La jeune femme est fragile psychologiquement et la séparation est difficile après six ans de vie commune. Déboussolée, elle rencontre Patrick Prince, aujourd'hui âgé de 57 ans, qui préside une association censée aider les femmes en difficultés, du côté des Sièyes. Bientôt elle devient complètement dépendante de cet homme que le parquet et la partie civile qualifieront plus tard de "prédateur", qui semble vouloir la protéger, elle et son fils. A tel point que, sans toit ni soutien, Prince lui propose une co-location chez lui, ce qu'elle accepte. C'est alors que vont commencer d'abord les brimades, puis les coups, les privations, les vols d'argent, les sévices psychologiques, les agressions sexuelles et même les privations de nourriture.
C'est "une petite hirondelle qui n'a connu que l'hiver", comme précise Me Martine Laï, qui se présente à la barre devant le président Nicolas Delpierre. Un petit bout de femme, chétive, apeurée, affolée, qui n'ose pas regarder son bourreau car même reclus dans sa cage de verre, il lui fait peur, ne serait-ce que par sa voix forte, "militairement" déterminée eu égard à son éducation de jeunesse.
Mais elle parvient tout de même à balbutier : "Il nous obligeait à rester couchés jusqu'à midi. Seuls les enfants avaient le droit de déjeuner, moi je devais attendre le soir à 23 heures ou minuit pour manger avec lui…" Il la prive de son chéquier, de sa carte bancaire, s'il ne l'empêche pas de sortir (elle ne conduit pas), il lui interdit en revanche de parler aux autres, d'engager la conversation avec les autres mamans à l'école…... Bref, il la tient sous sa coupe, entièrement.
Devant le tribunal, Prince nie tout avec un aplomb incroyable, à tel point qu'on pourrait même se laisser convaincre. Le passé du prévenu est pourtant lourd : déjà condamné pour coups et blessures volontaires, proxénétisme aggravé, il a même écopé de 15 ans de prison en 1983 pour attentat à la pudeur avec actes de tortures et de barbarie…... En fait, tout le monde semble avoir peur de Patrick Prince, jusqu'à son ex-épouse qui refuse de répondre à la police par peur de représailles de Prince sur ses enfants… La faiblesse psychologique de la victime s'aggrave. Et la petite fille dont elle accouche à l'hôpital de Gap il y a quelques mois terrorise encore plus la jeune femme : elle est terrifiée à l'idée que Prince puisse avoir aussi des droits sur cette naissance alors qu'il n'est pas le père. "C'est un des dossiers les plus graves que le tribunal correctionnel ait eu à traiter", dira Me Martine Laï dont la seule vue de Prince révulse.
Le procureur Pierre-Jean Gaury, vantant tout le talent de la partie civile, abonde dans son sens. Me Chapuis pour la défense, sait qu'il n'a pas la tâche facile à vouloir défendre l'indéfendable. Le tribunal a condamné Patrick Prince à 6 ans de prison ferme avec maintien en détention, ses droits civiques, civils et de famille lui sont retirés pour cinq ans et il devra verser 10 000€ de dommages et intérêts à la victime et à son enfant.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/digne-six-ans-de-prison-pour-avoir-violente-une-personne-vulnerable-et-un-enfant

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