Le fondateur des salons de coiffure Jacques Dessange et son fils Benjamin se sont confrontés lundi devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris après la publication, par le père, d'un opuscule attaquant violemment le fils. Les deux hommes étaient présents à l'audience, mais n'ont échangé ni un mot, ni un regard, laissant la parole à leurs nombreux conseils. Dans un ouvrage d'une quarantaine de pages intitulé "Le complot", Jacques Dessange fait de nombreux griefs d'ordre personnel et professionnel à son fils, qu'il a nommé à la tête de la société et qu'il accuse de l'avoir évincé du groupe lorsque celui-ci a été vendu en 2008.
Il lui reproche notamment de lui "avoir fait signer" des contrats sans "lui en expliquer la teneur" ou d'avoir fait passer des frais personnels sur le compte de la société comme l'achat et l'entretien de deux voitures de luxe. Il l'attaque également sur sa vie privée. Destiné lors de sa publication, en février 2011, aux seuls franchisés Dessange, Le complot avait ensuite été largement diffusé sur Internet, notamment sur des sites créés début septembre par Jacques Dessange sous son nom.
"Le cri d'un père meurtri" (avocat)
"La diffamation est devenue publique et la publicité détestable", a fait valoir, lundi, Olivier Baratelli, avocat de Dessange International, en demandant l'interdiction de l'opuscule et de l'utilisation, par le père, de la marque Jacques Dessange sur les sites internet. "Ce livre est un cri du coeur, le cri d'un père meurtri, blessé parce qu'on l'a évincé" de la société, a répondu son contradicteur, Me Charles-Emmannuel Soussen. Il a estimé que Jacques Dessange avait "le droit de conserver son nom notamment à des fins privées". Ses sites internet, "c'est un blog" privé, a-t-il dit, considérant que "la suppression de certains passages suffirait".
Saisissant la balle au bond, le président Emmannuel Binoche a proposé qu'un accord soit trouvé sur la suppression de certains passages incriminés, notamment les attaques sur la vie privée de Benjamin Dessange. Jacques Dessange y a consenti à l'exception de deux : l'un relatif à la nomination de son fils à la tête de la société, l'autre relatif à sa rémunération à ce poste. "Ce marchandage n'est pas digne, on ne veut pas du brûlot dans sa totalité", a réagi Me Baratelli.
Père et fils ont quitté le tribunal sans s'adresser la parole. "Je suis sûr qu'il est mort de honte de m'avoir traîné devant les tribunaux", a déclaré à sa sortie Jacques Dessange. Décision le 7 novembre.
http://www.lepoint.fr/societe/jacques-dessange-affronte-son-fils-au-tribunal-24-10-2011-1388428_23.php
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