mardi 25 octobre 2011

Quinze ans de réclusion pour meurtre

«C'est comme si j'avais débranché mon cerveau. C'est mon corps qui a agi. C'était comme automatique». Depuis 27 mois, «ce qui s'est passé là-bas trotte dans (la) tête» de Roald Morvan, âgé de 23 ans. Les injonctions de la présidente LaurenceDelhaye n'y font rien. «Je reprends mes esprits quand il est au sol et qu'il ne bouge plus. Je commence à réaliser ce que j'ai fait. J'ai tué un homme. Je mérite d'être en prison. Je mérite d'y rester», explique-t-il. Sur les photos de la scène de crime, les jurés découvrent, le regard plein d'effroi, les clichés insoutenables d'un revendeur de cannabis, replié sur lui-même, vidé de son sang, dans son appartement du quartier Sanquer, à Brest, le 9avril 2009.

«Vous êtes un être paradoxal»

Lésé et acculé par Hadi Chikhi, âgé de 33 ans, lors d'une transaction portant sur 40euros de cannabis, Roald Morvan aurait basculé dans une pulsion agressive, accompagnée d'un «black-out»amnésique? «Il avait peur pour sa vie», explique son avocate, Me Guénézant. Cet acharnement ne lui ressemble «vraiment pas du tout», ont redit, hier, plusieurs de ses proches. L'avocat général Bastien Diacono caresse la vitre du meuble des scellés et joint la parole au geste: «Trop lisse!». À l'expert-psychologue qui avançait «qu'il y a trop de coups de couteau pour qu'on pense à un acte volontaire», il exhorte au contraire les jurés à tenir compte des conditions sordides de ce meurtre. «Cette amnésie arrange bien l'accusé», estime-t-il. Il est rejoint par Me Lauret, partie civile, qui s'adresse directement à l'accusé: «Vous êtes un être paradoxal. Il fallait prendre vos responsabilités et non les fuir avec une certaine lâcheté».

Un jeune homme «plus speed»

L'avocat général s'attaque derechef au portrait du copain irréprochable. «Je me suis demandé ce qu'il faisait dans le box tant il était parfait», ironise-t-il. Il exhume le témoignage d'un joueur de basket spectateur d'une altercation impliquant l'accusé, souvent impulsif: «On aurait dit qu'il avait subitement changé de personnalité». D'autres récits croisés dessinent, les semaines précédant le meurtre, un jeune homme «plus speed», trouvant peu à peu ses marques au sein d'un petit univers partagé entre jeux vidéo, consommation et revente de cannabis, le tout saupoudré d'une tendance à la mythomanie. Une conjuration de menteurs? «Je n'y crois pas», estime l'avocat général. La défense concédait qu'il aurait pu fuir. Bastien Diacono assène: «On est responsable quand on choisit la violence pour se sortir d'une situation dans laquelle on s'est délibérément mis. Malgré ses ombres et ses lumières, HadiChikhi ne méritait pas ce sort d'abattoir!». Le verdict est tombé à 22 h 30 : 15 ans de réclusion criminelle.
 
       http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=assises&source=newssearch&cd=2&ved=0CDcQqQIwAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.letelegramme.com%2Fig%2Fgenerales%2Fregions%2Ffinistere%2Fassises-quinze-ans-de-reclusion-pour-meurtre-22-10-2011-1473522.php&ei=ZdujTvD4NMr34QSeqcn7Cw&usg=AFQjCNHIgkZTI9xSgzzf9i0tw42t6hIzYA&sig2=xv6rBSHf7w2bZBZyV7Fayw

Aucun commentaire: