mercredi 26 octobre 2011

La Tour-sur-Tinée: 3 à 18 mois de prison pour l’expédition "cannabis"

Pas moins de dix prévenus, répartis en deux camps ont comparu vendredi devant la 6e Chambre correctionnelle de Nice.
Après une longue instruction et un procès qui a occupé toute l’audience, une litanie de regrets, ils sont repartis dos à dos avec des peines de prison échelonnées de 3 à 18 mois largement assorties du sursis.
Les trois peines de prison ferme d’un mois prononcées par le tribunal, présidé par Patrick Véron, étaient couvertes par la détention provisoire.
Au départ, l’histoire avait des airs bucoliques, des vapeurs de communauté. Car c’est bien un groupe de six amis, trois couples qui s’étaient installés à l’écart de la société, à une heure et demie de marche de tout lieu habité.
Razzia sur le cannabis
Des marginaux ? À la barre, une seule des prévenues, Maud très lumineuse a rendu cette communauté sympathique : « On vit à notre façon, dans les montagnes ».
Grand air, agriculture biologique, la jeune femme semblait avoir trouvé harmonie et équilibre. Mais pour souscrire totalement à cette vie, les trois hommes de cette communauté (le quatrième a disparu) avaient besoin d’une autre culture : le cannabis.
Plus de 80 plants ont été repérés et saisis par les gendarmes. La présence de grande quantité de ce chanvre très spécial avait attisé les convoitises. C’est ainsi que dans la nuit du 9 au 10 octobre 2009, cinq individus bien renseignés avaient monté une expédition en forme de razzia.
Outre les sacs destinés à emporter leur butin, les cinq hommes s’étaient munis d’un fusil de chasse et d’un pistolet. Quatre d’entre eux avaient pu pénétrer en pleine nuit dans l’une des habitations.
Ils avaient menacé, braqué et ligoté un couple. Mais l’expédition avait très rapidement tourné à la débandade. Un ou deux coups de feu avaient été tirés, sans blesser personne. Les agresseurs novices étaient devenus des fuyards. Et ils avaient été pourchassés, blessés par les trois hommes du camp qui s’étaient lancés à leurs trousses avec bâtons et machettes.
Le commando interpellé par les gendarmes
Au petit matin, les gendarmes avaient récupéré les membres du « commando » éparpillés dans la nature, perdus et blessés pour deux d’entre eux. Et ils avaient aussi découvert les plantations illicites. Au final tout le monde s’est retrouvé poursuivi : les membres du commando pour vol aggravé, séquestration, transport d’armes, les cultivateurs du cannabis pour violences aggravées et détention de stupéfiants et leurs compagnes pour cette détention.
Le ministère public (le vice-procureur Jean Coutton) a d’ailleurs séparé dans ses réquisitions ces trois catégories. Cette vision n’était pas assez affinée pour la défense (Me Baudoux, Guiraudios, Sanseverino, Grac) qui a poussé à bien distinguer le rôle de chacun.
Au final le tribunal a requalifié la poursuite contre l’un des membres du commando en complicité, a relaxé deux autres attaquants pour le transport des armes et a infligé cinq peines personnalisées pour le commando : 6 mois avec sursis, deux fois 8 mois (dont 7 avec sursis), 1 an (dont 11 mois avec sursis), 18 mois (dont 17 avec sursis).
Les trois hommes « marginaux » ont écopé de 3 mois avec sursis. Enfin trois peines d’amende de 1.500 euros ont été prononcées pour la simple détention de cannabis. Et le ministère public a promis de surveiller attentivement les cultures biologiques de cette communauté.

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