Agitation au palais de justice de Nice, hier soir. Après trois jours  de procès autour d’un maxi-trafic de stups, il y a foule pour  écouter le délibéré. Quatorze des quinze prévenus, ainsi que de nombreux  proches. Mais aussi la compagnie départementale d’intervention, venue  épauler les policiers de la souricière. Pour veiller au grain…
Pas d’incident au final. Pas plus qu’au cours de débats, qui se sont  déroulés dans un climat crispé par la peur des représailles. La plupart  des peines, « soft », aménageables ou en partie purgées, sont  accueillies avec un relatif soulagement. 
D’autres le sont par des  larmes. Elles s’avèrent en effet lourdes pour les trois « gros », ainsi  identifiés la veille par le procureur Jean Coutton, qui avait requis à  leur encontre huit ans de prison.
Mariage fastueux
Huit ans, Michel Kilgus est le seul à écoper d’un tel tarif. « L’ancêtre» de cette affaire à tiroirs, Marseillais de 56 ans, avait un lourd  fardaud à assumer : les 205 kg de résine de cannabis et la Porsche  Cayenne volée découverts dans un entrepôt. Son défenseur, Me Romain  Avesque, a joué le tout pour le tout en plaidant la relaxe, au motif  d’une erreur de datation dans la procédure. Le tribunal correctionnel  présidé par Patrick Véron ne l’a pas entendu ainsi.
Les autres « gros », deux Niçois de 32 ans, voient l’addition ramenée à  sept ans de prison. Karim Benouahab paie au prix fort les 24,6 kg de «  shit » saisis dans la Twingo qu’il avait amenée dans un chemin de  traverse, au Muy, pour une transaction avortée. 
Un one-shot, dixit son  conseil Me Claire Verneil, qui a voulu démontrer qu’il n’avait pas  l’envergure d’un chef de réseau. A l’instar de Benouahab, Rida Oug, « au  sommet de la pyramide » selon le parquet, aura eu du mal à justifier  par des moyens légaux son train de vie : appartements richement équipés,  mariage fastueux au palais de la Méditerranée, voitures de luxe,  voyages aux antipodes… Ses trois avocats auront fustigé les lacunes de  l’accusation, Me Franck de Vita critiquant tout particulièrement les «  méthodes policières ».
Sur les six hôtes du box des détenus, un quatrième reste incarcéré :  Christophe Imbert, Niçois de 32 ans lui aussi, victime de la folie des  grandeurs par amour pour une femme.
Onze condamnés
Depuis ses convois de 60, puis 90 kg de « shit » de l’Hérault à Nice, ce  « garçon a mûri », selon Me Richard-Dixon Pyné. Et assume. Il écope de  quatre ans au lieu des cinq requis.
D’autres acteurs de ce trafic, aux rôles variés, écopent de six mois  avec sursis à quatre ans dont deux ferme. La défense a joué sur le  manque d’éléments probants, à l’instar de Mes Di Pinto et Ruiz, dont le  client en reste quitte pour son année passée en prison. Ce sera aussi le  motif principal de relaxe pour quatre prévenus.
Au final, ce dossier volumineux aura néanmoins conduit à quelques peines  importantes. Bien plus lourdes qu’en novembre 2010, lors de la  précédente affaire de stups d’envergure à Nice. Le chef présumé du  réseau avait alors été relaxé.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/maxi-proces-de-stups-a-nice-jusqu%E2%80%99a-8-ans-de-prison
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