lundi 3 octobre 2011

Trafic d'êtres humains

Tout commence par une alerte de la justice italienne : un certain Rezzal Meurufkhael, 21 ans, surnommé « Fakhtulla », opère en France après avoir transité par l'Italie. Il est considéré comme un organisateur de trafic d'êtres humains. Son but : faciliter le passage d'Afghans vers l'Angleterre contre des sommes, par individu, de 10 000 à 15 000 euros.
Le suspect est mis sur écoute. Il réside chez une jeune fille, Fanny X., à Arras. Évidemment, les enquêteurs n'ont pas la tâche facile : les pseudonymes et les numéros de téléphone entre les trafiquants changent tout le temps, l'emploi du pachtoun et du dari (deux langues parlées en Afghanistan) complique les investigations.


Mais, du côté de l'accusation menée par Jean-Francis Créon et des enquêteurs, on arrive à la conviction suivante : Rezzal Meurufkhael et son copain Ahmanela Amadzaï dirigent le réseau ; Anwar Maroufkliel, Sharifulla Dawoodzaï et Momand Baschir seraient des lieutenants du duo et, enfin, Shams Azarkbus (le seul des six prévenus à séjourner en France régulièrement) serait le banquier du groupe.
Le contexte humain est éprouvant : clandestins traités souvent comme du bétail, bagarres sanglantes pour le contrôle des aires de repos des autoroutes menant vers Calais, conditions sanitaires déplorables dans les camions et les campements...
Les enquêteurs de la police aux frontières (PAF) planquent aux abords des gares (Lille, Coquelles, Arras, Boulogne). En observant et en écoutant en direct les protagonistes, les enquêteurs parviennent à mettre des noms sur les voix anonymes. Quand, en avril 2010, le coup de filet est opéré, les deux chefs de réseau, se sentant épiés, venaient de prendre leur billet pour quitter la région. « Une enquête exemplaire » estime le procureur tandis que la défense dénonce de larges zones d'ombre.
Passage de 300 clandestins
« On ne trouve quasiment pas d'argent » note Me Laura Campisano alors que le procureur évoque le passage de 300 clandestins afghans. Mais, pour l'accusation, tout se règle au pays entre les familles des clandestins et celles des passeurs. Me Campisano, pour le prévenu principal, tonne contre les neuf ans requis contre son client jamais condamné. Le président Jacques Huard annonce six ans de prison.
Me Julien Bensoussan, qui défend le « second chef » (qui nie tout en bloc), veut bien admettre qu'on estime son client coupable « mais sûrement pas dans les proportions évoquées ». Cinq ans tombent. De trois à cinq ans de prison pour les lieutenants. Dix-huit mois pour le financier

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/09/30/trafic-d-etres-humains.shtml

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