mardi 29 novembre 2011

Nancy : le gynécologue accusé de viols reconnaît les faits

« A Nancy, dans le milieu médical, personne n’a été surpris lorsque l’affaire a éclaté… » lâche l’enquêtrice de personnalité. A Pont-à-Mousson, où le docteur Chargois avait exercé précédemment, de 1991 à 1998, non plus semble-t-il. Le chef de service de l’ancienne maternité de la commune a confié à cette même dame, que le départ du gynécologue « avait apaisé la situation ».
Pourtant, il aura fallu de longues années et plusieurs plaintes, avant que la justice ne se penche sur le cas de ce médecin aux pratiques peu orthodoxes… « Je reconnais les faits, je ne suis pas ici pour contester l’incontestable mais pour demander pardon, pour m’expliquer ». Jean-Marc Chargois, cheveux grisonnants et costume sombre, comparaît libre. La voix chevrotante, il assure au président Iogna-Prat avoir « pris conscience qu’il y avait des victimes » dans ce douloureux dossier. 31 avaient été retenues au terme d’une longue instruction, 29, après un dernier recours en cassation. 23 ont finalement tenu bon et se sont accrochés aux arcanes de ce marathon judiciaire démarré en 2004. Trois seulement seront entendus à huis clos.

Médecin au CHU

Tournant le dos à la salle d’audience, Jean-Marc Chargois, assiste au décorticage de sa vie passée à la moulinette de l’enquêtrice de personnalité, des experts, psychiatre et psychologues.
Quatrième enfant d’une fratrie de 12, il est né à Nancy en 1957. Son père, polytechnicien, toujours appelé « pater » — jamais papa - est décrit comme rigide ; sa mère, « autoritaire et peu aimante ». Le psychiatre relève une « communication malade au sein de la famille, des non-dit et des secrets ». « Tous ont eu un parcours chaotique », observe encore le professeur Bocquel. Un de ses frères a été condamné à quatre ans de prison pour agression sexuelle sur mineur… Lui, voulait être chirurgien, s’est rabattu sur la gynécologie-obstétrique. A dû abandonner les salles d’accouchement, quand les maternités de Pont-à-Mousson et d’Essey ont successivement fermé. Ses passages à l’acte dans son cabinet sont l’expression de ses ratages, appuie le praticien. Il pouvait y « développer un comportement de toute puissance ». Interrogé brièvement, Jean-Marc Chargois se justifie par des problèmes financiers, le stress, la dépression… Peut-être mais les premiers faits dénoncés remontent à 1987, lorsqu’il était un tout jeune remplaçant…
« À l’annonce de sa garde à vue, j’ai pensé qu’il avait écrasé quelqu’un », raconte sa femme à la barre, loin alors d’imaginer les faits reprochés… « Je ne peux pas dire que je ne lui en veux pas mais je comprends ». Aujourd’hui, elle continue à le soutenir. Après 10 mois de détention provisoire, « il a repris les cours, passé des diplômes, il a travaillé sur lui ». Depuis 2005, il établit des statistiques médico-économiques au CHU de Nancy. « Mon mari n’était pas un enfant aimé. Son surnom, chez lui, c’était le rat », souffle encore la petite quinquagénaire blonde.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2011/11/29/son-surnom-c-etait-le-rat

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