lundi 28 novembre 2011

Un professeur d’université soupçonné d’avoir instrumentalisé ses enfants

Le prévenu est professeur à l’université de Saint-Etienne. Peut-être est-il d’ailleurs dans un sentiment de toute puissance que lui confère son statut social.
Entre suffisance et propos proches du délire, le quinquagénaire passe volontairement ou involontairement à côté des questions qui le dérangent.
Il est poursuivi pour subornation de témoin, sa fille en l’occurrence, et dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ou administrative entraînant des recherches inutiles.
On est dans un contexte de divorce difficile. Son ex-femme a refait sa vie. Une garde des enfants confiée à la mère, puis alternée, puis à nouveau à la mère avec droits de visite...
En 2011, un inspecteur des impôts effectue un signalement auprès du procureur.
Un corbeau lui désigne le compagnon de l’ex-femme du professeur comme étant non seulement auteur de fraudes fiscales, mais aussi de parties fines, ceci devant les enfants, obligés de regarder leur mère durant les ébats avant d’être à leur tour sexuellement agressés.
Les soupçons, quant à l’identité du corbeau, vont aussitôt se diriger vers le père qui, depuis 2005, multiplie chaque années les signalements... auprès des gendarmes, policiers, procureur, conseil général, hôpitaux. Auditionné, l’inspecteur des impôts a reconnu la voix du père à 95 %.
Les enquêteurs n’ont jamais rien trouvé dans l’entourage de l’épouse. La fillette entendue par policiers a confirmé les dires du père avant de se rétracter devant le juge pour enfants en précisant : « C’est mon papa qui m’a dit de le dire. A vous je peux dire que c’est faux, mais chez les policiers, il était avec moi. Je n’aime pas aller chez mon papa. Il me crache dessus. »
Le père se dit « peiné, outré et totalement étranger à ces accusations qui mettent en doute son rôle de père » .
Pour M e Cécile Poitau, « il doit être reconnu irresponsable ou coupable. Sa fille n’avait que 4 ans lorsqu’il a lancé ses premières accusations. Tout est faux. Les enquêtes l’ont démontré et c’est assez pour ces pauvres enfants et cette femme. »
Six mois de prison avec sursis, une obligation de soins et une interdiction de fréquenter les victimes ont été requis par le procureur Regnauld : « On est dans une dérive, depuis 1995, d’instrumentalisation des enfants dans les affaires de divorce. Or, dès que l’enfant n’est plus sous l’emprise du père, elle se confie au juge. »
En défense, M e Lucciani se place sur le terrain juridique : « Il n’y a aucune preuve de pressions ou de connaissance du père de la fausseté des accusations portées par l’enfant. Une relaxe s’impose. » Jugement le 3 janvier.
http://www.leprogres.fr/loire/2011/11/24/un-professeur-d-universite-soupconne-d-avoir-instrumentalise-ses-enfants

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