mardi 27 décembre 2011

Affaire Le Couviour. La préméditation retenue

La thèse du cambriolage qui tourne mal et vire au drame, défendue par les quatre personnes mises en cause dans l'affaire Le Couviour, n'a pas été retenue. Dans son arrêt de mise en accusation, en date du 16 décembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction du 21avril dernier qui retenait la thèse de la préméditation. Actuellement en détention provisoire, Wenceslas Lecerf, 38 ans, et Guénolé Madé, 28 ans, sont renvoyés devant la cour d'assises du Morbihan pour assassinat, enlèvement, séquestration, vol de bijoux, de numéraire et de divers objets.

Ligotés et bâillonnés

Loïc Dugué, 44 ans, et JosianeLeCoviour, 62a ns, tous deux sous contrôle judiciaire, sont accusés de complicité d'assassinat et de séquestration. Cet arrêt met un terme à plus de deux ans d'instruction. Dans la nuit du 9 au 10avril 2009, Eugène Le Couviour, 89 ans, et sa seconde épouse Anne-Marie, 75 ans, avaient été agressés dans leur propriété, située au lieu-dit Le moulin La Chesnaie, à Grand-Champ. À leur arrivée, les sapeurs-pompiers avaient découvert, dans la chambre du couple, le corps inanimé de la femme, avec du ruban adhésif noir au niveau du visage. Les tentatives de réanimation étaient demeurées vaines. Son époux, très choqué, avait indiqué qu'ils avaient été agressés dans la nuit par deux hommes encagoulés. Ils avaient été ligotés et bâillonnés par leurs agresseurs qui recherchaient le coffre-fort.

Dès le 11 avril, un appel anonyme adressé à la gendarmerie de Pont-Scorff indiquait qu'il ne s'agissait pas d'un cambriolage qui avait mal tourné mais d'un meurtre maquillé. L'auteur du coup de fil s'était ensuite présenté à la gendarmerie de Lorient pour confirmer ses accusations et dénoncer Wenceslas Lecerf. Interpellé le lendemain, l'homme de main avait déclaré avoir été recruté pour commettre les faits contre 20.000€. Et pour mener cette expédition, il avait fait appel à Gwénolé Madé. L'enquête avait ensuite conduit au commanditaire présumé, LoïcDugué. Ce dernier, employé comme jardinier chez la belle-fille d'Eugène Le Couviour, avait affirmé qu'il avait agi à la demande de sa patronne.

Décès par asphyxie

Peu après son interpellation, la belle-fille avait admis avoir organisé cette expédition mais uniquement dans le but de récupérer des documents. Une version du cambriolage défendue tout au long de l'instruction malgré les déclarations contradictoires des auteurs présumés des faits et des conclusions médico-légales. Selon les rapports, il résulte que le décès par asphyxie serait à la fois dû à «l'application du bâillon sur la face de la victime» d'une part et à la «strangulation par enserrement du cou» d'autre part. L'affaire devrait être jugée avant l'été 2012.  

        http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/grandchamp/grandchamp/affaire-le-couviour-la-premeditation-retenue-20-12-2011-1541231.php

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