samedi 31 décembre 2011

Il braque un fleuriste pour Noël

Noël, ses cadeaux, son festin... Pour que ce rêve devienne réalité, Benoît Montagne était prêt à tout cette année. Alors le 24 décembre, vers 15 heures, il entre chez Éveil des sens, un fleuriste de la rue de la Louvière, à Lille. La capuche de son blouson rabattue sur la tête, un couteau à la main, il crie sur la vendeuse : « La caisse ! La caisse ! » Les deux patrons, qui préparent des compositions florales dans l'arrière-boutique, accourent. Quand ils pénètrent dans la pièce, c'est la stupeur : le braqueur a posé la lame de son couteau sur la gorge de la jeune femme.


C'est quand il lève son arme pour menacer la patronne des lieux que la vendeuse en profite pour quitter la boutique et chercher de l'aide. « Quand j'ai vu que ça n'aboutissait à rien, et pour ne pas faire plus de dégâts, j'ai préféré partir », raconte le prévenu. Au lieu de prendre ses jambes à son cou, il s'insère dans la file d'attente d'une boulangerie toute proche. Les policiers n'ont donc aucune peine à l'interpeller quelques minutes plus tard.

Dans le box, Benoît Montagne garde la tête enfoncée dans les épaules. « Je voulais faire un cadeau à ma mère, mais je n'avais pas d'argent, souffle-t-il. Mais je voulais surtout remplir le frigo et on n'avait pas de solution. » Son avocate, Me Jankielewicz, rappelle que le bonhomme de 41 ans vit toujours chez sa mère, avec 800 euros de RSA. Elle ne perçoit pratiquement rien. Des circonstances qui expliquent peut-être le casier judiciaire du prévenu : neuf mentions, dont plusieurs pour vol et tentatives de vol.
« Je n'arrive pas à oublier la lame »
Sur le banc de la partie civile, les victimes écoutent le récit d'une vie de misère. La jeune vendeuse peine à s'exprimer : « Je n'arrive pas à oublier la lame sur mon cou. Je la sens encore. » Une autre fleuriste est toujours sous le choc. Elle a été victime d'un braquage deux jours plus tôt, le 22 décembre. Nous sommes rue du Faubourg-de-Roubaix.
Menacée avec un couteau, elle a laissé partir le braqueur avec 150 euros. L'auteur des faits, ce serait également Benoît Montagne. Sauf que là, il nie en bloc. « La boutique se situe en bas de chez lui, où il vit depuis des années, où on aurait donc pu le reconnaître sans peine », tonne M e Jankielewicz. Aurait-il été à ce point désespéré ? Le procureur n'a aucun doute et requiert quatre ans de prison ferme. Le tribunal n'a pas plus de doute et reconnaît Benoît Montagne coupable des deux braquages. Il a été condamné à deux ans de prison ferme et placé en détention.http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/27/il-braque-un-fleuriste-pour-noel.shtml

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