lundi 19 décembre 2011

La mère infanticide devant la cour d'assises de Digne

Janice Dauphinat répond du meurtre de Quentin, 5 ans, et Noëlie, 9 ans, le 15 mars 2009.
Tout de noir vêtue, les cheveux ramenés en chignon, Janice Dauphinat pleure silencieusement pendant la lecture de l'ordonnance de mise en accusation. Mais quand le président Arthur Ros lui donne la parole, elle n'est pas plus émouvante que ça lorsqu'elle balbutie entre deux sanglots que la culpabilité la ronge, qu'elle a mis un an avant de réaliser qu'elle ne verrait plus jamais ses enfants et qu'elle leur demande pardon. Et quand le président lui indique "que la référence continue à (sa) douleur n'a pas lieu d'être tout au long de ces débats", elle maîtrise immédiatement ses larmes.
L'accusée a toujours décidé de tout pour sa famille. Aussi, lorsqu'elle apprend ce 13 mars, par une amie juriste, le classement sans suite de sa plainte pour agression sexuelle, et que le rapport de l'association "Trait d'union" était favorable au rétablissement du droit de visite et d'hébergement, rien ne va plus. "Elle s'est effondrée" , relate l'employée du CIDFF, qui lui a appris l'existence du rapport. "Il ne me reste plus qu'à me foutre en l'air", lui a lancé Janice tout de go. "Je lui ai expliqué que c'était juste un rapport, que ce n'était pas définitif et pas la décision de la justice."
Malgré ces propos alarmants, la jeune femme s'en tiendra là. "Et vous ne l'avez pas rappelée malgré sa détresse ?", questionne le président. "Non !" Elle n'est hélas pas la seule à avoir pris ces paroles à la légère. À un proche, Janice a dit qu'elle irait se tuer sur l'autoroute avec ses enfants. À d'autres, qu'elle n'avait plus qu'à rentrer dans un arbre, avec ses enfants, toujours. Finalement, elle optera pour un cocktail médicamenteux. Aujourd'hui, eux sont morts. Et pas elle.
Aucun témoin ne l'aurait crue capable de passer à l'acte compte tenu de l'amour que cette "maman poule" portait à Quentin et Noélie. Ce 13 mars, la décision rendue ne correspondait pas à ce qu'attendait cette femme qui a toujours décidé de tout. Jusqu'à la mort de ses enfants, le 15 mars.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/la-mere-infanticide-devant-la-cour-dassises-de-digne

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