L’ordonnance de mise en accusation vient d’être rendue par un magistrat senlisien. Pascal Houssard et Bernard Lombard sont renvoyés devant la cour d’assises de l’Oise les 8, 9 et 10 février 2012. Ils répondront de coups mortels et non de meurtre, comme il en avait été question à l’origine. Malgré l’acharnement dont a été victime le prêtre, l’intention de tuer n’a pas été retenue.
Le 9 juillet 1997, le père Guéguen avait été retrouvé sans vie dans la chambre de son presbytère à Pont-Sainte-Maxence, le visage et le corps couverts d’hématomes. Au départ, les enquêteurs penseront qu’il a été frappé par un objet contondant. Mais les expertises révéleront qu’il a été frappé à mains nues. Autour de lui, tout est sens dessus dessous. La scène de crime fait penser à un cambriolage qui aurait mal tourné. Disposant de maigres preuves, les gendarmes se lancent sur toutes les pistes possibles. Un paroissien se souvient : « Au départ, on a même plutôt fait le procès du père Guéguen. » Figure forte dans la communauté catholique de Pont-Sainte-Maxence, cet ancien comptable originaire de Thourotte était décrit comme un homme « très accueillant, mais très exigeant et ferme dans sa foi ». L’hypothèse du cambriolage ne sera pas la seule explorée, celle du crime de rôdeur est envisagée un temps et aussi la piste homosexuelle. L’idée d’un ancien amant qui serait revenu se venger égarera un temps les gendarmes.
Les progrès scientifiques et le décryptage de l’ADN donneront une impulsion décisive à l’enquête… en 2009. Douze ans après les faits, les deux mégots du jardin du presbytère conduiront aux auteurs des faits. Pascal Houssard, la cinquantaine, est interpellé dans un camp de gens du voyage à Alès (Gard). Puis en 2010, c’est Achille Lombard, issu lui aussi de la communauté des Gitans. Quasiment à l’article de la mort, le suspect passe à table. Il balance Pascal Houssard et Bernard, son neveu, dans un courrier au juge d’instruction. Lui se serait contenté de faire le guet.
Aujourd’hui encore, personne ne sait précisément ce qui s’est passé. Le père Guéguen a-t-il cherché à se défendre ? Les voleurs l’ont-ils frappé pour le faire avouer? Bernard Lombard nie et se mure dans le silence. Cette armoire à glace refuse d’être extraite de sa cellule. Même son avocat, Me Arnaud Robin, avoue avoir « les pires difficultés à entrer en contact ». Les trois jours de procès s’annoncent rudes pour la famille du père Guéguen. L’évêché ne l’a pas rejointe sur le banc des parties civiles.
http://www.leparisien.fr/pont-sainte-maxence-60700/les-meurtriers-presumes-du-cure-juges-quinze-ans-apres-30-11-2011-1745971.php
1 commentaire:
Vous avez raison de préciser que l'évêché n'a pas rejoint la famille sur le banc des parties civiles. Une occasion manquée por militer contre l'anti-christianisme pourtant évoquée dans l'affaire des 5 meurtes de la famille Dupont-de-Ligonnès et idée très populaire dans le milieu catholique et au Vatican. Le Pape s'en plaint dans ses nombreuses invocations contre le monde moderne laïc et industriel.
Décidemment les voix (voies) du seigneur sont impénétrables !
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