samedi 17 décembre 2011

"Mamour, je t'aime mais je vais te tuer"

Il se tient à la barre, petit, calme, planté sous les boiseries solennelles de la salle d'audience. A l'opposé de ce qu'il devait être le soir du 6 septembre 2009 à Fleurance. Fou furieux. La présidente du tribunal le dépeint ivre, marteau dans une main hachette dans l'autre, menaçant de mort sa compagne et ses six enfants, hurlant « mamour, je t'aime mais je vais te tuer », giflant l'une des fillettes qui pleurait, passant la hache sous le cou du fils aîné, avant de courir vers les gendarmes « pour qu'ils l'abattent ». Un vrai « pétage de plombs ». « Menacer avec un marteau d'éclater le crâne d'un enfant, est-ce que ce n'est pas de la violence ? Est-ce que vous imaginez le traumatisme qu'ont vécu ces enfants ? Ils avaient de 20 à 6 ans », martèle la procureure Alix-Marie Cabot-Chaumeton. Une voiture qui passait par là a même pris un coup de hachette. L'homme a été hospitalisé d'office pendant six mois, a arrêté l'alcool, suit un lourd traitement, regrette ses actes et a évolué, plaide son avocate. La procureure est moins rassurée. Il a été condamné hier à huit mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l'épreuve de trois ans avec une obligation de soins pour ces menaces de mort et violences avec arme.

Un été de violences

Avant lui, deux jeunes devaient comparaître. Un seul est venu, un Fleurantin. Immense, un visage à la Bilal, calme, sans concession pour ses actes. Contraste absolu avec ce qui l'amène ici : dégradations, violences, outrages, menaces de mort sur les gendarmes et rébellion. La litanie des injures qu'il a adressées aux militaires arrache même un rire nerveux à la présidente.
Les faits se sont déroulés en trois étapes le 25 juillet 2009, à Fleurance. Ce jour-là, le Fleurantin accueille l'autre prévenu et sa compagne. Le visiteur part avec son amie essayer une voiture et se livre à un véritable rodéo dans les rues. Un cafetier lui dit de se calmer. Fin du premier temps. Le garçon rentre alors et invente que le commerçant l'a menacé. Le Fleurantin s'enflamme et tous deux s'en vont en expédition punitive : ils lacrymogènent le cafetier et démolissent sa terrasse. 2 000 € de dégâts. Troisième étape : la femme du Fleurantin a proposé un barbecue à Castera-Verduzan. Elle part en premier. Le chauffard la suit transportant sa compagne, le Fleurantin et les deux enfants de l'épouse. Il décide de repasser devant le bar mais voyant les gendarmes, s'enfuit, prend un sens interdit, grille deux « stop », avant d'être arrêté. Face aux gendarmes, le Fleurantin « dégoupille ». Lui aussi a eu droit à une HO, six semaines. On lui a découvert une hyperthyroïdie qui a joué dans ses furies. Il a été opéré, est soigné, s'est calmé. Même les gendarmes en attestent. Reste que les commerçants ont été traumatisés, les enfants aussi. La procureure requiert deux ans ferme contre le chauffard, huit mois avec sursis et mise à l'épreuve contre le Fleurantin. Le jugement est mis en délibéré au 26 janvier.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/09/1235368-mamour-je-t-aime-mais-je-vais-te-tuer.html

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