mardi 20 décembre 2011

Polémique autour des frites

Hier, devant le président Alain Girot siégeant en tant que juge des référés (procédure rapide), c'est une friterie qui se retrouve sur le gril. L'affaire brûlante se situe au 34 de la rue Royale, dans ce secteur du Vieux-Lille où les restaurants, les commerces pittoresques et les bistrots abondent. Dans un immeuble classique, quelques appartements surmontent donc un rez-de-chaussée consacré au commerce. « Attention, qu'on ne nous fasse pas dire ce que nous n'avons pas dit ! Nous ne contestons pas l'existence d'un commerce ou même d'un restaurant au rez-de-chaussée ! »explique Me Caroline Losfeld pour le syndicat des copropriétaires. Mais l'avocate ajoute aussitôt : « La Ch'tite Frite cause inéluctablement des nuisances olfactives importantes qui dépassent les inconvénients normaux de voisinage ! » Me Caroline Losfeld produit d'ailleurs une jurisprudence de Colmar qui, dans un cas similaire, avait interdit les tubercules frites. « Colmar ? Ils sont plutôt compétents en matière de choucroute, non ? » laisse tomber dans un sourire le président Girot.
« C'est vraiment un a priori contre la Ch'tite frite, d'ailleurs, nous avons reçu un courrier de protestation avant même l'ouverture le 24 novembre » riposte Me Émilie Guillemant qui défend la responsable de l'entreprise. Toutefois, dès le 28 novembre, un huissier, mandaté par le syndicat des copropriétaires, constate des fumées et des odeurs sur le coup de 12 h 30. Forte odeur de friture, fumée envahissant la boutique et perceptible de l'extérieur, émanations dans les parties communes : tel est le diagnostic de Me Régula, huissier de justice.


Protestations de Me Émilie Guillemant qui évoque un constat de Me Kinget, un autre huissier, qui, toujours à l'heure du déjeuner, émet un diagnostic diamétralement opposé : « D'ailleurs, ma cliente et son mari ont tenu un commerce similaire rue d'Angleterre sans jamais le moindre ennui ! Ici, rue Royale, le matériel est en outre flambant neuf ».
Me Marion Nivelle, pour la propriétaire du rez-de-chaussée qui loue celui-ci aux commerçants, défend la même thèse : « Une absence totale de fumée et pas d'odeur prononcée de cuisson de frites constate notre huissier, il existe une ventilation à part, le tabac en face ne se plaint pas ».
On en est donc là à Lille, une des capitales historiques de la frite. Me Losfeld réclame l'arrêt immédiat de la friterie tandis que Me Guillemant assure que ce serait la mort de la petite entreprise. Décision annoncée pour le 27 décembre

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/14/polemique-autour-des-frites.shtml

Aucun commentaire: