lundi 12 décembre 2011

Procès Carlos: Dernière semaine d'audiences, avant le verdict

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi, selon, notamment, le nombre des avocats qui seront amenés à prendre la parole pour défendre l'ex-ennemi public n°1...
Carlos, acteur déchu du terrorisme international devenu histrion de son procès devant la cour d'assises spéciale de Paris, va connaître cette semaine le verdict des juges pour quatre attentats sanglants commis en France au début des années 80 qui lui sont imputés. Les deux avocats généraux prononceront leurs réquisitions mardi.
Ilich Ramirez Sanchez, 62 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés, en France, en 1982 et 1983. Arrêté en 1994, il purge déjà une peine de perpétuité prononcée en 1997 pour le meurtre de deux policiers et d'un indicateur, à Paris, en 1975.

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi

Après plus de cinq semaines d'un procès entamé le 7 novembre, le verdict est attendu jeudi ou vendredi, selon, notamment, le nombre des avocats qui seront amenés à prendre la parole pour défendre l'ex-ennemi public n°1. L'un de ses conseils historiques, Me Isabelle Coutant-Peyre, qui a également noué avec Carlos une union religieuse, a en effet créé la surprise vendredi en annonçant qu'elle se retirait de sa défense tant que les autorités vénézuéliennes ne faisaient pas «ce qu'il faut» pour rémunérer les avocats de leur embarrassant ressortissant.
Ce remue-ménage n'a pas eu l'air de perturber outre mesure un accusé qui a pris sa propre défense à bras-le-corps. Au prix de questionnements interminables, tatillons et souvent confus infligés aux témoins convoqués à l'audience. Spécialiste du commentaire décalé et de la digression insolite, alternant attitude respectueuse, humour chaleureux et accès de colère extrêmement sonores, Carlos a mis à rude épreuve la patience infinie du président Olivier Leurent.

Un «révolutionnaire professionnel»

Difficile dans ce bouillon verbal d'apprécier la sincérité de l'accusé qui brandit comme un drapeau son statut de «révolutionnaire professionnel», devant une salle d'audience quasi déserte, la plupart du temps. Un révolutionnaire qui veut faire croire que son combat a tué «1.500 à 2.000» personnes, mais refuse de dire quand et où. Un professionnel qui ne veut se déclarer ni coupable, ni innocent des faits pour lesquels il est jugé.
Peu disert sur le rôle qu'il aurait pu jouer dans ces attentats, le Vénézuélien ne mâche pas ses mots pour démolir la très longue instruction qui a mené à sa comparution. Cette instruction aurait pu se terminer par un non-lieu, faute de preuves, à la fin des années 80, mais l'ouverture des archives des services secrets des anciens pays communistes d'Europe de l'Est a fourni à l'accusation de nouveaux éléments à charge contre Carlos et son groupe. La fiabilité de ces archives est cependant totalement remise en cause par la défense.
Carlos comparaît seul mais trois membres de son organisation sont jugés en leur absence pour tout ou partie des faits: l'Allemand Johannes Weinrich, ancien bras droit de Carlos, purge outre-Rhin une peine de réclusion à perpétuité, sa compatriote Christa Frohlich, libérée de détention provisoire en 2000, a regagné l'Allemagne. Le troisième, le Palestinien Ali Kamal Al Issawi, est en fuite.
http://www.20minutes.fr/societe/840702-proces-carlos-derniere-semaine-audiences-avant-verdict

Aucun commentaire: