jeudi 22 décembre 2011

Un militaire jugé pour l'accident d'un camion de transport nucléaire tenu secret

Un militaire sera jugé en janvier à Marseille pour l'accident d'un camion de transport nucléaire survenu en juin 2010 sur la base aérienne d'Istres dans les Bouches-du-Rhône.
Un accident caché

Selon le quotidien La Marseillaise, l'accident aurait été tenu secret jusqu'ici. Le chauffeur, un caporal-chef de 28 ans, est poursuivi pour blessures involontaires, mise hors service d'un matériel à l'usage des forces armées et violation de consignes.
Le 9 juin 2010, le camion se serait renversé dans un virage alors qu'il roulait trop vite. Le conducteur aurait voulu éviter un soldat qui faisait son footing à l'intérieur de la base d'Istres. Selon les autorités, le véhicule ne contenait pas d'ogives.
Les trois militaires à bord, deux chauffeurs et leur supérieur, ont été blessés, dont l'un, avec deux fractures aux cervicales. Les pertes matérielles ont été estimées à 50 millions d'euros par l'armée, le véhicule spécial renforcé de marque suédoise, pesant 33 tonnes et d'une puissance de 585 CV, étant mis hors d'usage.
Secrets militaires
L'enquête, a mis en lumière des excès de vitesse à répétition sur le trajet du camion - jusqu'à 105 km/h alors que le moteur est théoriquement bridé à 80 km/h sauf urgence - et des ennuis mécaniques récents sur le véhicule, dont une fuite sur une durite de frein lors d'un trajet vers le site de construction de têtes nucléaires de Valduc en Côte-d'Or.
Les investigations ont également mis au jour que le chauffeur n'avait pas la qualification requise pour conduire le camion et que l'armée lui a décerné le brevet nécessaire "par équivalence" deux semaines après l'accident.
Le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense, Bernard Dupraz, cité par la Marseillaise, a reconnu que l'affaire décelait "des choses inacceptables".
Procès huis clos
Pour le procès,  l'armée a demandé le huis clos, a précisé à l'AFP une source judiciaire.

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