jeudi 26 janvier 2012

La FDJ devra-t-elle payer le pari gagné ?

La Française des Jeux, assignée par deux parieurs carcassonnais, comparaissait devant le tribunal de grande instance. La société de jeux refuse de leur payer leur gain, et prétexte d'un «soupçon de fraude...»
Bizarrement, à aucun moment, Me Vanessa Benichou, défendant les intérêts de la Française des Jeux, n'évoque le « couac » qui est à l'origine du dossier. Bizarrement ? Pas forcément. L'erreur, chez ces gens là, ne se dit et ne s'admet pas. Et pourtant. Le 6 janvier 2011, quand Bruno Gil et l'un de ses amis décident de miser 45 fois 100 € sur un match de série B italienne, opposant Livourne à Frosinone, c'est bien parce qu'ils ont détecté une côte surréaliste et bien belle annoncée par la FDJ. Bingo. Livourne sur qui ils avaient misé a gagné face à la lanterne orange du classement. Gain : 18 900 €. Enfin, non. Gain : 0 €. Prétextant une erreur technique, la FDJ, sur le moment, n'a consenti aux parieurs qu'un remboursement des paris à leur valeur nominale et rien de plus. D'où la saisine du tribunal par Bruno Gil, le parieur carcassonnais, déterminé à obtenir le gain de son pari gagné.
Hier, le dossier se plaidait devant le tribunal de grande instance de Carcassonne. Me Joly, l'avocat du parieur s'est étonné de l'entêtement de la Française des Jeux. « On nous parle de fraude ? Il n'y a ni preuves, ni plaintes ! Le match a été truqué ? Non. On nous avance un argument de blanchiment d'argent ? Mon client a rejoué la totalité de la cagnotte qu'il s'était constituée ! On ne peut même pas évoquer « l'aléa sportif »», a plaidé Me Joly, réclament pour son client le paiement intégral du gain, et des dommages et intérêts, soit 21 980 €.

« des obligations à respecter »

L'avocate de la Française des Jeux, Me Vanessa Benichou, du barreau de Paris a plaidé le fait que la FDJ a annulé les gains en raison d'un « fort soupçon » de fraude et des engagements de la société de jeux, vis à vis desdites fraudes et de la prévention du blanchiment d'argent. L'avocate a expliqué que pour un tel match, les mises atteignent au maximum 10000 ou 20000 € et non les 200 000 quelque € de ce jour-là. « C'est pour cette raison que la FDJ a suspendu les paris, surtout en raison du fait qu'autour de Berre, en PACA, ils ont été nombreux », a plaidé l'avocate. à aucun moment la défenseure des intérêts de la FDJ n'a évoqué l'erreur technique qui a conduit de nombreux parieurs à miser sur ce match. Pas plus que l'éventualité qu'ils aient pu se passer l'info de l'aubaine de parier sur ce match. Bref, la représentante des intérêts du Loto a proposé au plaignant de lui rembourser la moitié de sa mise non encore remboursée, soit 2500 €. Mais comme de « gros soupçons » de fraude ou de blanchiment ne sauraient être des arguments pour lui, comme pour son avocat, c'est bien le paiement intégral du gain qui est réclamé. Décision le 5 mars prochain.
« La Française des Jeux doit veiller à tout risque d'exploitation frauduleuse et lutter contre le blanchiment. C'est dans les modalités d'adhésion !»
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/20/1265292-la-fdj-devra-t-elle-payer-le-pari-gagne.html

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