jeudi 2 février 2012

Assises de Tarbes : il nie le calvaire infligé à sa compagne

Depuis hier, la cour d'assises examine une affaire sordide : Teddy Zapata est accusé d'avoir frappé et séquestré sa compagne Alexandra Minvielle, sans lui porter secours. La jeune femme est venue raconter hier son épouvantable calvaire : enceinte, soutenue par son nouveau compagnon, Alexandra ne s'est pas dérobée. A aucun moment, elle ne va regarder Zapata : on sent la peur encore très présente, même deux ans après. Zapata, lui, la fixe d'un œil terriblement noir, menaçant et dominateur. D'une voix tremblante, elle égrène les heures et les jours terribles qu'elle a vécus du 4 au 9 octobre 2009. Les coups, violents, très violents, puis la tentative pour s'échapper, en enjambant le balcon de l'appartement. Elle raconte avoir sauté sur le toit voisin, être passée au travers, se fracturant au passage le tibia, puis s'être accrochée à la gouttière pour descendre. Et malheureusement, la chute sur le dos, trois étages plus bas. Sa colonne vertébrale et ses poignets sont brisés. Zapata vient alors la chercher, la jette sur son dos « en me prenant par les bras : la douleur était atroce ». Pendant 5 jours, la jeune femme va rester dans l'appartement. A aucun moment, il n'appellera les secours. « Je voulais le quitter, je n'avais plus qu'une idée : finir le calvaire de ces violences. » Elle raconte le parcours tristement classique d'une emprise qui se resserre, d'un chantage aux sentiments : « Je suis tombée dans ses belles phrases, ses mots d'amour. Ces mots étaient plus forts que mes douleurs et à chaque fois, il s'excusait et je revenais ». Après sa terrible chute, Alexandra ne peut plus bouger, pleure, hurle, demande des secours et Zapata la « soigne » à l'Ibuprofène et à la pommade. Dérisoire, au regard des blessures gravissimes. Lorsqu'il prend la parole, on sent tout de suite le beau parleur : « Je regrette terriblement et je culpabilise énormément ». Tout le registre des émotions feintes va y passer : il « assume » quelques gifles, en triste héros, il a soigné, il a plaint, il s'est inquiété… Un verbiage qui sonne faux, qui donne presque la nausée, après les déclarations de la jeune femme et surtout celles des pompiers ou des gendarmes. Le pire viendra en fin de journée, lorsqu'il va nier farouchement avoir séquestré Alexandra et l'avoir laissée quasiment pourrir sur place. Les contradictions sont telles que le président Lemaître va le rappeler à l'ordre : « Vous dites que vous assumez, mais vous n'assumez rien du tout ! » À force de s'empêtrer, Zapata finit par s'énerver. Il va se rasseoir en lâchant : « Je n'ai plus rien à dire ». Pitoyable. Les débats vont durer encore deux jours.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/02/1275856-il-nie-le-calvaire-d-alexandra.html

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