vendredi 3 février 2012

Gifle d'un maire à un ado : 500 euros d'amende requis

Le jugement a été mis en délibéré au 17 février. « Un geste d'énervement peut arriver à tout le monde, mais vous êtes moins pardonnable, vous qui êtes un homme responsable, qui avez la
confiance des électeurs », a déclaré le procureur lors de son réquisitoire. Maurice Boisart, 62 ans, devait répondre de « violence par personne dépositaire de l'autorité publique ». Il avait refusé dans un premier temps l'amende de 600 euros proposée par le procureur d'Avesnes dans le cadre du plaider-coupable, afin de bénéficier d'un procès public.

Le 24 août 2010, l'élu avait réprimandé un adolescent de 15 ans qui escaladait un grillage pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal. Selon le maire, le jeune homme aurait alors proféré des menaces de mort après l'avoir insulté. Il avait alors porté plainte contre le jeune aujourd'hui majeur, pour injure et menace de mort. Ce dernier a été condamné à des
dommages et intérêts.

500 euros d'amende requis
Les cheveux blancs comme neige qui le caractérisent désormais, il les doit au stress provoqué par cette histoire, a expliqué le maire à la barre. Il répète avoir toujours regretté son geste, un « réflexe » face aux insultes, se sentant « coincé » pour défendre sa qualité d'élu. Il a invoqué les insultes à répétition, dans ce village de 2.500 âmes où il cherchait simplement à protéger les bâtiments publics et à se battre contre les « incivilités » d'une bande de jeunes. « Ce n'était pas la meilleure solution », reconnaît-il.
Le procureur lui reproche son « ambivalence »: les regrets mais une gifle revendiquée, le stress mais les interviews. « La jeunesse est insolente, turbulente, mais ce n'est pas un délit qu'il faut réprimer », estime-t-il, avant de requérir 500 euros d'amende. Dans la salle, la douzaine d'habitants de Cousolre venus soutenir le maire, marquent leur désapprobation. « Tout ça pour une baffe... qui était bien méritée », lance à la sortie, canne à la main, un ancien maire de la ville dans laquelle M. Boisart a été élu pendant 30 ans au conseil municipal avant d'être élu maire sans étiquette.
Légitime défense
« Si je suis condamné, les jeunes vont faire ce qu'ils veulent, les maires ne vont plus se retourner », regrette-t-il. Pour son avocat Me Mounir Aidi, qui a plaidé la légitime défense, l'élu « veut faire reconnaître qu'il était dans son droit, pour montrer à un jeune qu'il faut arrêter les bêtises avant de faire quelque chose de grave ». A l'inverse, Me Christophe Boudard, avocat des parties civiles absentes, décrit une « agression gratuite ». « Comment décrire autrement un jeune qui va ramasser un ballon et reçoit une baffe sans déclaration particulière? », s'interroge l'avocat, qui estime que « sur le principe », l'élu « ne peut pas ne pas être condamné »
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Depeches/2012/02/03/nef-1525076.shtml

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