mercredi 22 février 2012

Il violente et agresse sexuellement son ex-compagne

« Elle voulait pas trop, mais elle l'a fait. Elle disait pas non. Si elle m'avait dit non, j'aurais compris. » Devant le tribunal correctionnel de Tarbes, cet homme de 31 ans reconnaît les violences contre son ex-compagne mais nie lui avoir imposé des relations sexuelles. Il est poursuivi pour agression sexuelle sur son ancienne conjointe avec la situation aggravante qu'il se trouve en récidive.
« Elle veut pas trop, ça ne veut pas dire qu'elle veut, que vous pouvez en profiter. » La présidente élisabeth Gadoullet lit ensuite les dépositions de la victime : « J'étais terrorisée. Je savais que si je ne me laissais pas faire, il me brutaliserait à nouveau ». Ce jour-là, il l'a giflée, poussée à terre, a tenté de l'étrangler puis lui a imposé une masturbation, une pénétration et, pour finir, une fellation, alors qu'elle a le nez qui saigne. « Je reconnais la violence, mais pas l'agression sexuelle. Je ne l'ai pas forcée. » Il reconnaît toutefois que, depuis le début, leur histoire est basée sur la violence. « Et la violence se termine toujours par du sexe que vous lui imposez », estime la présidente Gadoullet. « Si je lui imposais des choses, pourquoi c'est elle qui me rappelait ? J'ai voulu partir à deux reprises. »

Sous son emprise

Élisabeth Gadoullet rappelle que la jeune femme était en proie à de graves problèmes psychologiques. « C'était la personne idéale pour que vous exerciez votre emprise. » Réplique du prévenu : « Je n'avais aucune emprise sur elle ». La présidente Gadoullet lui rétorque : « à l'évidence, vous avez profité d'elle et vous n'avez pris conscience des faits qu'en prison ». Il soutient cependant qu'il « avait du respect pour elle. Je l'aimais. J'en avais marre de ses problèmes. J'essayais de tout faire pour qu'elle s'en sorte ». La présidente Gadoullet cite alors les déclarations de la victime : « En public, il m'insulte, m'injurie, me traite de grosse pute ». Pour la présidente Gadoullet, c'est une « drôle de manière de lui montrer du respect ».
Me Abadie, conseil de la jeune femme, partie civile, abonde dans le même sens et réclame 5.000 € de dommages et intérêts.
Le substitut Jardin, pour éclairer cette relation basée sur la violence, fait un parallèle entre ce dossier et les affaires de racket au collège. « Au début, l'élève résiste mais se fait taper dessus régulièrement. Après, il donne l'argent pour éviter de subir des violences. » Il requiert 6 à 7 ans de détention.
Me Jacques Bertrand, conseil du prévenu, explique, en préambule, la difficulté de juger des choses aussi intimes. Il explique que l'un et l'autre sont « en difficulté de vie ». Il ajoute que les violences dans le couple ne sont pas contestées. Seulement les faits d'agression sexuelle. Et de citer, à son tour, des propos de la victime : « Il lui arrive de respecter mon manque d'envie et de me laisser tranquille ».
Me Bertrand plaide la relaxe pour une première série de faits. Pour les autres, il demande au tribunal de considérer « qu'il n'y avait pas une réelle intention de nuire ».
Le tribunal a condamné son client à 4 ans. Il est maintenu en détention et fait l'objet d'un suivi sociojudiciaire pendant 4 ans avec injonction de soins. Il devra verser 3.500 € de dommages et intérêts à son ex-compagne.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/17/1286373-agression-sexuelle-sur-sa-compagne.html

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