mardi 21 février 2012

Assassinat de Maxime Rigaud : la thèse effrayante du meurtre gratuit

« Détenu », répond Fabien Gence lorsque la présidente lui demande sa profession. « Moi j’ai commis une connerie, je l’assume », lâchera-t-il à un policier durant une suspension.
Jérémy De Souza, lui, a bien du mal à relever la tête. Cramponné à son micro, il ânonne, incapable d’aligner deux phrases sans l’aide de la présidente. Ces deux-là se sont rencontrés par hasard. De Souza, dont le casier est vierge, héberge Gence depuis sa sortie de prison, quelques semaines avant les faits. « Il y a une imprécision ou un mensonge, comme on voudra, à chaque phrase que vous dites », note la présidente.
« Il a regardé l’ordinateur et tout était normal », explique De Souza, qui s’empêtre dans ses propres mensonges. « Bien sûr, puisque c’était un piège pour faire venir Maxime à votre domicile ! », le coupe Régine Hua. De Souza explique qu’il a ceinturé Maxime avec sa ceinture alors que ce dernier était occupé à cuisiner et que Gence l’a piqué au cou avec une seringue antiallergique contenant de l’adrénaline. Gence, lui, explique qu’il a frappé, à plusieurs reprises, le jeune Maxime sur le crâne avec un casque. Les deux prennent le pouls de la victime qui leur semble décédée. Gence lui met alors la tête dans un sac plastique. La présidente : « Pour pas se salir avec le sang ? ». Gence, du tac au tac : « C’est ça ». Ils chargent ensuite le corps dans la voiture de la victime, le lestent, puis le jettent dans le Doubs. Ils brûlent les affaires de Maxime en forêt de Chaux où on retrouvera un morceau de seringue.
« Lorsque vous faites venir Maxime chez vous sous un faux prétexte, j’affirme moi que vous avez déjà décidé de le tuer ! Je l’affirme et je le prouverai ! », tonne M e Uzan. « De Souza répond et ne s’adapte pas, tandis que Gence s’adapte à l’enquête. Il se place pour que les éléments avancés lui soient le moins défavorable possible. Il n’hésite pas à poser des questions, à nous mettre devant certaines incohérences du dossier », témoigne l’enquêteur du groupe criminel de la PJ de Dijon. Le comportement de Gence a marqué « l’ensemble du groupe d’enquête […] C’est la première fois que je voyais un tel détachement, une telle ironie et un tel plaisir de se retrouver au centre de l’affaire ». M e Bruno Nicolle, défenseur de Gence : « Avez-vous pensé être en face d’un possible tueur en série ? »
Le policier : « On s’est posé la question et on a cherché en direction d’autres crimes non élucidés. » En fin de journée, les amis et parents de Maxime ont témoigné de la gentillesse, de la générosité sans borne du garçon. L’impression du crime gratuit domine. « Comme s’ils voulaient voir ce que c’était que de donner la mort à quelqu’un qu’ils n’appréciaient pas, parce que Maxime travaillait, parce qu’il était apprécié de tous… »
« Ca m’emmerde d’avoir fait ça, il le méritait pas », finit par lâcher Gence, sans émotion aucune. La présidente se demandait auparavant s’il n’y avait pas, chez lui, « un peu de jouissance », à utiliser à ce point les mots inappropriés.
http://www.leprogres.fr/jura/2012/02/21/assassinat-de-maxime-rigaud-la-these-effrayante-du-meurtre-gratuit

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