vendredi 24 février 2012

L’assassin de Perrine jugé

Depuis sa prison de Nancy-Maxéville, Emmanuel Burtin compte les jours qui le séparent de son procès. « Il est angoissé, forcément, car les faits sont monstrueux et il le reconnaît lui-même, explique M e Massé, son avocat. Mais il a besoin de s’expliquer. » Après plusieurs tentatives de suicide, en détention, cet ancien sergent-chef de la caserne Joffre à Nancy fait aujourd’hui l’objet d’un suivi thérapeutique. Pour comprendre les ressorts qui l’ont amené à ôter la vie de Perrine Wolff en juillet 2009 dans des conditions qui ont tristement frappé les esprits.
Le procès d’assises de cet ex-pompier de 39 ans, du 2 au 7 mars, annonce surtout un calvaire pour la famille d’une jeune femme qui avait été retrouvée dans une minable tombe de terre, le 18 juillet 2009, à Courbesseaux (Lunévillois). « Cette audience sera suivie très douloureusement par les parties civiles car Perrine a été victime de l’univers prémédité d’un crime pervers et sordide », devine leur conseil, M e Robinet.
Domiciliée à Saint-Max, la jeune femme était une technicienne de laboratoire, âgée de 32 ans. Volontiers « coureur », l’accusé avait entretenu une relation extraconjugale avec elle. Il était passé à l’acte dans un contexte de rupture et de tensions. Dans l’après-midi du 3 juillet 2009, au domicile de Perrine, il a étranglé la malheureuse. Lors de l’instruction, il devait prétendre qu’il avait ensuite essayé de se pendre avec une laisse de chien, pour partir avec elle, mais il aurait finalement renoncé.
La suite semble extraite tout droit d’un roman noir ébène. Burtin a dénudé la victime, aurait pratiqué des actes sexuels post-mortem avant d’incendier le corps et de briser les dents de la victime pour empêcher son identification. L’accusé se défend en revanche d’avoir creusé sa sépulture à l’avance mais l’enquête contredit ce point. « Nous avons tous besoin de comprendre ce qu’il s’est passé, ajoute M e Massé. Comment un type qui a sauvé des vies, qui était plutôt bien considéré professionnellement, a-t-il pu en arriver là ? Selon les expertises, ce n’est pas un psychopathe. »

Un contrat avorté

Un autre homme comparaîtra au côté de l’ancien pompier pour non-obstacle à la commission d’un crime. Il s’agit d’une connaissance de l’accusé, un Meusien de 45 ans. Burtin lui avait proposé mille euros pour tuer la jeune femme. Il avait décliné mais gardé le silence. « Mes clients estiment qu’il a été mal conseillé, conclut M e Robinet. Moralement, il aurait pu sauver Perrine, en l’appelant, elle ou sa famille, même anonymement. » Sur la foi de ce seul épisode, la préméditation du crime ne fait aucun doute.

http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/02/24/l-assassin-de-perrine-juge

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