Aucune balle n'a jamais été tirée. Mais les hommes et femmes braqués par Sébastien Roger à la tête, au cœur ou à l'abdomen, en tremblent encore. « Un vol simple est puni de trois ans d'emprisonnement, mais l'utilisation d'une arme aggrave considérablement la sanction qui peut aller jusqu'à vingt ans ». L'avocate générale a donné le tempo, hier, au deuxième et dernier jour du procès de cet homme de 27 ans, avant de réclamer, « en son âme et conscience douze ans de réclusion ».
Retour sur les trois braquages de ce mois de juin 2010. Chaque fois, le même modus operandi. Un repérage des lieux, un déplacement en bus, des vêtements de rechange cachés à proximité afin de s'assurer une fuite tranquille, une cagoule, des gants, des lunettes de soleil, une arme, chargée, cachée dans un sac. Un « copier-coller de sang froid » pour la représentante du parquet. Après son premier braquage à la Poste de Champagne-au-Mont-d'Or, Sébastien Roger fait des progrès, n'oubliant ni de se ganter, ni d’apparaître plus calme et déterminé. Et moins « ridicule » de l'aveu même de son avocate, M e Bénédicte Del Vecchio. « Avec son bob taille 3 ans sur la tête, c'était Bob l'Eponge ! Et puis, les agents de la Poste l'ont dit : le braqueur avait aussi peur qu'eux ! ». Les 1 340 € raflés à la Poste, il les claque « en faisant la fête ». Au Monoprix bondé de la rue Victorien-Sardou (Lyon, 7 e), sept jours plus tard, Roger braque les caissières, métier... de sa défunte mère qu'il aimait tant. « Ça s'est bien passé », diront l'accusé... et la chef caissière dont le sang froid a été loué par tous. Mais les 1300 euros du vol du Monoprix sont vite dépensés. Alors, il s'attaque au Petit Casino, de la rue du D r Fleury- Papillon à Villeurbanne. Le butin est maigre, 125 € . Il laisse la gérante terrorisée, mais son mari, baraqué, se révèle être un épicier vraiment formidable. Alors que Sébastien Roger est en train de se changer dans l'allée d’à côté, le gérant récupère l'argent, laissé à terre dans un sac en plastique. Le voleur volé ! Arrêté dans la rue, Sébastien Roger reconnaissait rapidement avoir braqué le Petit Casino, puis évoquait spontanément les attaques de Monoprix et de la Poste.
Le verdict est tombé : la cour a condamné Roger à dix ans de prison. S'il se conduit bien, il pourra recouver la liberté, au mieux, dans cinq ans. Mais il faudra qu'il mette de côté ses rêves d'évasion en hélicoptère et ses attaques de surveillants à la fourchette.
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/02/11/le-braqueur-de-la-poste-du-monoprix-et-du-petit-casino-condamne-a-10-ans-de-reclusion
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