Ils étaient douze à comparaître devant le tribunal correctionnel d'Amiens hier, toute la journée. Tous impliqués dans le même trafic d'héroïne et de cannabis, entre fin 2008 et novembre 2009 dans la Vallée de la Nièvre, Flixecourt, Saint-Léger-les-Domart, Saint-Ouen, Domart-en-Ponthieu et Ailly-le-Haut-Clocher. Le trafic n'est pas d'une grande ampleur. Il est cependant exemplaire en ce sens que la région est frappée par le fléau des drogues dures depuis quelques années, et que les campagnes sont gangrenées.
À tel point que l'un des jeunes hommes tiendra cette phrase, qui n'a plus rien de surprenante : «Maintenant je me suis posé, j'ai tout arrêté. J'habite à Amiens, je ne vais plus à la campagne.»
L'enquête des gendarmes est classique : elle commence par l'interpellation d'un des prévenus en octobre 2009. Avec les quelques informations qu'il fournit aux enquêteurs, ces derniers tirent sur la ficelle. La plus grosse saisie : 400 grammes d'héroïne chez l'un des protagonistes. Le trafic n'a rien de structuré. Personne n'est là pour s'enrichir. On s'achète, on se revend la drogue. Elle est achetée dans les quartiers nord et d'Etouvie à Amiens.
Les avocats des prévenus ont mis en avant «la misère sociale» en toile de fond. La plupart ont glissé du cannabis à l'héroïne. Sauf ce trentenaire, qui s'est mis à la drogue dure à cause son profond mal-être.
Les 12 prévenus ont écopé de 4mois de prison avec sursis à 12mois de prison dont 6 avec sursis. Aucun ne retourne en prison.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Trafic-d-heroine-entre-amis
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