Vendredi dernier, Pascal Houssard, 50 ans, avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Oise, pour des coups mortels sur le père Jean-Claude Guéguen, en juillet 1997 à Pont-Sainte-Maxence. Et Bernard Lombard, coaccusé, à trente ans, dont vingt ans de sûreté. Seul Houssard va faire appel de sa condamnation devant la cour d’assises de l’Oise. « Nous n’avions pas encore les motivations du jugement, mais nous avons aussitôt décidé de faire appel, indique Me Arnaud Robin, qui assurait sa défense avec Me Makarewicz. Il existe toujours des zones d’ombre. » Pendant trois jours, Houssard et son complice Bernard Lombard n’étaient jamais parvenus à convaincre les jurés de leur innocence. Ils la clamaient depuis quinze ans.
Pascal Houssard avait pourtant fait des aveux
Devant l’accumulation de preuves (ADN, appels téléphoniques…), Pascal Houssard avait choisi de changer de stratégie in extremis. Alors que son procès allait se refermer, il avait commencé à vider son sac. Des aveux choisis et incomplets. Il a reconnu être entré par effraction dans le presbytère, ce 9 juillet 1997, pour cambrioler le prêtre. Mais, lorsqu’il a fait irruption dans la chambre, l’abbé était déjà mort, selon lui. Voleur, mais pas tueur. Houssard espérait s’en tirer avec une condamnation pour cambriolage en réunion et une peine plus légère. Ses avocats avaient accrédité la thèse d’une tragique coïncidence. « L’ADN de mon client n’a pas été retrouvé sous les ongles du père Guéguen. Or, l’enquête montre que la victime s’est bien défendue et qu’il y a eu lutte », persiste Me Robin. Les proches de l’abbé Guéguen, eux, ne tiennent pas à rouvrir ce dossier douloureux. « En 2009, lorsque l’enquête a été reprise, mes clients n’y croyaient plus. Cela a été difficile à vivre. Ils pensaient que ces nouvelles investigations n’allaient pas aboutir », a expliqué Me Sylvie Ségaux-Dahout, leur avocate, après l’énoncé du verdict. Refusant de s’exprimer pendant les trois jours d’audience, la famille s’est déclarée soulagée après le procès : « Pour nous, ils ont reconnu les faits, après tout ce mutisme. La justice a fait son travail. »http://www.leparisien.fr/oise-60/meurtre-du-cure-de-pont-sainte-maxence-un-condamne-fait-appel-15-02-2012-1862316.php
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