dimanche 26 février 2012

Un chasseur sachant chasser… n’aurait pas dû tirer sur son camarade de chasse

A l’audience, tout le monde avait en tête le célèbre sketch du « Bon chasseur » des Inconnus. Et c’est d’ailleurs dans une ambiance bon enfant que se sont déroulés les débats devant le tribunal correctionnel du Jura, à Lons. Sans laisser oublier pour autant la gravité de l’accident de chasse qui a infligé de lourdes séquelles à la victime, qui a reçu une balle dans la cuisse et boitera pour toujours, l’une de ses jambes étant désormais plus courte de trois centimètres.
Les faits remontent à une battue de chasse au sanglier organisée le 15 décembre 2010 à Savigna (canton d’Arinthod). Ce jour-là, quatorze chasseurs de l’association communale y participent. Un nombre particulièrement élevé de traqueurs (huit, alors qu’en général, ils auraient été quatre) part sur la trace des sangliers, tandis que les autres restent postés après le rappel des consignes de sécurité. Deux chasseurs partent ensemble, pour se séparer à une intersection, une fois les sangliers levés. Le prévenu dans cette affaire, un chasseur de 46 ans présenté comme « calme et posé », croit voir passer un animal et tire, deux fois, avec sa carabine. Et c’est l’un de ses camarades qu’il trouve à terre. Les secours prennent en charge le blessé, dont l’incapacité totale de travail est évaluée à quatre mois.

Les poursuites requalifiées

Les gendarmes et l’Office national de la chasse ont procédé à des constatations et fait une reconstitution. L’enquête a conclu à plusieurs manquements de sécurité : le chasseur n’aurait pas dû tirer (sauf en cas de nécessité), un angle de tir de 30 degrés n’a pas été respecté et il n’y avait aucune visibilité. De plus, jamais deux traqueurs n’auraient dû suivre le même sanglier. Le tribunal a souligné le climat particulier des chasses au sanglier et la notion « d’excitation » autour.
Suite à discussion, les poursuites pour violation d’une obligation de sécurité ont été requalifiées en « faute d’imprudence ». Le prévenu a été condamné à trois mois avec sursis. La loi ne permettant pas, dans ce cadre, de lui retirer son permis de chasse, il a été interdit de porter une arme pendant deux ans. Sa carabine a été saisie. Une expertise médicale a été ordonnée pour le blessé. La défense a néanmoins visé « un grand absent » : le président de l’association de chasse, organisateur officiel de la battue. Association qui, unanimement, a tenu à déclarer que le prévenu « ne l’a pas fait exprès, une bonne entente régnant à l’Acca ». Il n’y a, d’ailleurs, aucune animosité entre le prévenu et sa victime, qui a pourtant cru sa dernière heure arrivée
http://www.leprogres.fr/jura/2012/02/22/un-chasseur-sachant-chasser-n-aurait-pas-du-tirer-sur-son-camarade-de-chasse

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