vendredi 9 mars 2012

Brelan de drames à la barre de la cour d'assises

ARDENNES. Du 12 au 23 mars aura lieu la première session de l'année de la cour d'assises du département. Trois affaires seront jugées. Présentation.

CETTE première session d'assises de l'année organisée dans les Ardennes, au palais de justice de Charleville-Mézières, sera aussi la première à se tenir depuis la mise en application, le 1er janvier 2012, de la réforme de la justice criminelle.
Pour mémoire, les cours d'assises sont désormais tenues de motiver par écrit leurs jugements. Le président rédigera une « feuille de motivation », qui exposera les raisons pour lesquelles l'accusé aura été condamné ou acquitté, telles qu'elles auront été exprimées par les jurés et les magistrats professionnels au cours de la délibération.
Ne nous y trompons pas. C'est bien le président de la cour d'assises, en l'occurrence Gilles Latapie, qui dirigera le procès, plus encore que par le passé. C'est lui qui résumera l'affaire à l'ouverture de l'audience, c'est lui qui mènera les débats, et c'est encore lui qui rédigera l'arrêt.
Parallèlement, le nombre des jurés est réduit à six au lieu de neuf en première instance, et à neuf au lieu de douze en appel. Du 12 au 23 mars, ces derniers risquent, au vu des crimes jugés, d'être mis à rude épreuve.
Du lundi 12 au vendredi 17 mars sera jugé en appel un des meurtriers d'Alexis Frumin, décédé à l'âge de 20 ans au terme d'un épouvantable calvaire. En juin 2007, à Reims, ce dernier avait été longuement torturé, mortellement étranglé puis jeté à l'eau par quatre adolescents - certains étaient encore mineurs - se revendiquant de la mouvance skinhead. La cour d'assises de la Marne les avait condamnés l'an dernier à des peines allant de 10 à 30 ans.
Une jeune femme avait également été condamnée à un an de prison pour non-empêchement de crime. Seul l'un des coupables, tortionnaire en chef présumé de la victime, a fait appel de sa condamnation à trente ans de réclusion. Il sera, cette fois, défendu par Me Francis Spizner, avocat connu pour être, entre autres, un proche de longue date de Jacques Chirac. Me Emmanuel Ludot défendra les intérêts des parties civiles.
Les 19 et 20 mars sera jugé un homme de 42 ans, braqueur présumé, le 6 février 2003, d'une agence bancaire à Nouzonville. A l'origine, deux accusés avaient été condamnés pour les faits, respectivement à douze et sept ans de réclusion. Ils ont fini par affirmer la présence d'un troisième individu dans ce braquage qui avait rapporté 15 000 euros et traumatisé les employés présents. L'accusé, qui sera défendu par Me Francis Liénard, est le frère d'un des deux braqueurs. Il a toujours nié les faits.
Enfin, un Givetois sera jugé, du mercredi 21 au vendredi 23 mars, pour homicide aggravé. Le 2 avril 2007, une dispute conjugale s'était terminée dans le sang, l'homme âgé de 53 ans poignardant mortellement son épouse.
Les deux conjoints avaient - une nouvelle fois, d'après l'enquête - bu beaucoup d'alcool ce soir-là. L'accusé, après avoir présenté plusieurs versions des faits, a fini par clamer qu'il avait cherché à repousser son épouse armée d'un couteau. Défendu par Me Richard Delgenès, il fera face aux enfants de la victime - présents le soir du crime sans pour autant pouvoir témoigner de la scène - aujourd'hui constitués parties civiles et défendus par Me Agnès Chopplet.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/brelan-de-drames-a-la-barre-de-la-cour-dassises

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