vendredi 23 mars 2012

Cinq ans de prison pour avoir tenté de tuer son beau-fils

«Ce n’est pas parce que tout se termine bien qu’il ne faut pas le condamner », a clairement expliqué l’avocat général, Philippe Drouet, avant de requérir cinq à sept ans d’emprisonnement. La cour d’assises de la Savoie a prononcé une peine de cinq ans, hier, à l’encontre de Sabri Yetimoglu pour tentative de meurtre sur son beau-fils.
« Le miracle fait rarement partie des cours d’assises », a plaidé l’avocate de la partie civile, M e Pauline Rivière. « Karim est un miraculé. Il devra vivre avec ces deux balles dans le corps qui, c’est certain, le hanteront à jamais. »
Le soir où il se fait tirer dessus, le 16 septembre 2009 à Chambéry, Karim a un taux de 2,08 g d’alcool dans le sang : « Quand je bois, j’ai des difficultés à me contenir. Je n’étais pas dans mon état normal mais je n’ai pas pris d’arme. Je n’étais pas particulièrement menaçant ni blessant envers mon beau-père. »
Pourtant, pour Sabri Yetimoglu, c’est la goutte d’eau. Il ne dort plus depuis des semaines à cause de son beau-fils qui rentre saoul, il est en train de se séparer de sa compagne. Alors quand il entend Karim l’insulter et l’accuser de maltraitance, c’en est trop. « Il s’est dit : “Il faut que ça cesse”. Karim était assez agressif pour que Sabri Yetimoglu ressente le besoin de s’armer », a expliqué M e Anne-Lise Zammit. « Il a pris une mauvaise décision mais n’a pas voulu le tuer. »
Pour l’avocat général, l’intention est pourtant claire. « Il lui a tiré dans le dos à deux mètres de distance alors que Karim était désarmé et tentait de fuir. » L’absence d’émotion chez l’accusé le frappe. « Il a essayé d’éliminer celui qui le gênait avec un extrême sang-froid, le laissant presque pour mort. » Dans la panique, Karim a sauté par la fenêtre. « Vous avez vu Scarface ? », lance-t-il au président de la cour. « Quand je l’ai vu arriver avec un revolver le long de sa jambe, sous son imperméable, ça m’a fait penser au film. Je me suis tout de suite dit : “Il va me buter” et j’ai sauté, par réflexe. »
À la fin de l’audience, l’accusé a demandé pardon à la victime. Car si Karim ne présente aucune séquelle visible, la blessure est bien enfouie. « Je suis paniqué par la présence de ces balles dans mon corps », avoue-t-il. L’angoisse aussi de savoir que l’homme qui lui a tiré dessus n’est autre que celui qui l’a élevé.
http://www.ledauphine.com/savoie/2012/03/16/cinq-ans-de-prison-pour-avoir-tente-de-tuer-son-beau-fils

Aucun commentaire: