mardi 27 mars 2012

Deneux accablé par sa victime

Le boucher de Condé-Folie, accusé d'avoir tenté de tuer sa femme, a donné hier l'image d'un être fruste, tandis que sa victime le décrivait en «violent d'habitude».

C'est un bout de femme aux cinquante ans tout juste sonnés qui affiche la liberté de ton de celles qui se sont tues trop longtemps. Bernadette, divorcée de très fraîche date (le 22 février dernier), parle vite, de peur d'en oublier.

Contrairement à son ex-mari, qui depuis hier multiplie les trous de mémoire devant les assises de la Somme, elle n'a rien oublié, et surtout pas ce matin du 4 décembre 2010, quand elle s'est retrouvée dans la neige en culotte et tee-shirt, à supplier les voisins d'appeler les gendarmes parce que son époux avait essayé de la tuer.

«Je voulais juste lui faire peur pour qu'elle retire sa plainte », plaide Éric Deneux. À l'époque, déjà accusé de violences, il n'aurait pas dû se retrouver à 6 heures du matin dans la maison conjugale, cette maison née d'une belle histoire : un gain de « 24 millions » (comprendre 240 000 francs, soit 34 000 euros), au quarté avec la date de naissance du premier des trois enfants.

Deneux ne supporte pas l'éloignement, et encore moins les bruits de divorce. Il parlemente avec Bernadette, tente de manière très pressante d'avoir un rapport sexuel. Il tient à la main ce cordon auquel il a fait un nœud coulant. Dans le salon, il étrangle sa femme, qui se débat. Il se reprend, mais voit que le Courrier picard du jour parle d'un homme qui a lardé sa femme de coups de couteau : «Il m'a dit "j'y arriverai peut-être comme ça", puis il est parti dans la cuisine. Je me suis dit que c'était ma seule chance de me sauver », se souvient-elle.

Selon lui, pour le peu que l'on comprenne de ses mots rares et étouffés, leur histoire dérape en 2001. «J'étais dépressif à cause de mon obésité, elle m'insultait, on se disputait. »

Battue pour un pli de pantalon


Elle est plus prolixe : «Il m'a toujours battue, dès le début, pour un rien. Parce que j'avais connu quelqu'un avant lui, il disait que notre fils était handicapé, parce que j'avais fait la pute. Une autre fois, j'étais enceinte, il m'a donné un coup de pied dans le ventre parce que je n'avais pas fait parfaitement son pli de pantalon. Un autre jour, c'est parce que j'étais en retard... » Car Deneux est jaloux. Une jalousie exacerbée quand Bernadette, après s'être occupée des enfants, finit par se trouver un emploi régulier. Côté vie sexuelle, il affirme que «ça se passait très bien ».

Sa femme, au contraire, évoque des relations forcées, presque systématiquement après l'avoir frappée. «Je pleurais, je lui disais non, mais il continuait ». Cet homme n'a-t-il que des défauts ? Non ! «Il n'a jamais bu, concède Bernadette. Mais dans un sens, j'aurais préféré qu'il boive un coup et qu'il me foute la paix. »
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Deneux-accable-par-sa-victime

Aucun commentaire: