jeudi 22 mars 2012

Duflos condamné à 25 ans de réclusion criminelle

Aux assises de l'Oise, Philippe Duflos a été condamné à 25 ans de réclusion pour le viol et le meurtre de Jennifer, à Creil, en 2008. L'avocate générale avait requis la perpétuité.

 A 23 heures, la cour d'assises de l'Oise a condamné Philippe Duflos à 25 ans de réclusion criminelle, dont 16 ans de sûreté. L'avocate générale avait requis la perpétuité. Philippe Duflos, 50 ans, a été reconnu coupable du viol et du meurtre de Jennifer Vimeux, le 13 novembre 2008, à Creil.

Mercredi 21 mars 19 heures: Isabelle Verissimo, l'avocate générale, a requis hier à 19 heures à Beauvais, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à l'encontre de Philippe Duflos, 50 ans. Elle a demandé aux jurés de la cour d'assises de l'Oise de reconnaître l'ancien gardien du stade de Creil du meurtre, qu'il avoue, mais aussi du viol, qu'il nie, de Jennifer Vimeux, 22 ans, le 13 novembre 2008.

Mme Verissimo a balayé la version de Duflos, qui affirme qu'il a entretenu pendant cinq ans une liaison avec la petite amie de son fils, qu'elle lui a librement prodigué une fellation ce soir-là puis qu'il l'a tuée parce qu'elle voulait dénoncer son fils Nicolas, trafiquant de drogue.

«Un égocentrique qui veut donner une image acceptable»


Factuellement, pour prouver le viol, l'avocate générale s'est appuyée sur le fait que Jennifer avait à de nombreuses reprises confié sa peur, presque son dégoût, de Duflos, et surtout sur les traces d'ecchymoses relevées sur le crâne de la victime, ainsi que les traces d'ADN sous ses ongles, qui confirment à ses yeux la thèse d'un rapport violent et imposé. Psychologiquement, elle a estimé que Duflos a agi parce qu'«en quittant son fils, avec qui il a une relation en miroir, elle le quittait aussi». Qu'il l'a violée «parce qu'elle était son fantasme et que c'était sa dernière chance de l'assouvir». Puis qu'il a menti « parce que cet égocentrique veut donner de lui une image acceptable», et qu'ainsi il « devient le héros de sa propre histoire». Un héros qui tombe les jeunes filles et défend son fils bec et ongles, quand bien même ce dernier, inconsolable de Jennifer, se suicidera en mai 2009.

Deux haines se rencontrent


Avant l'avocate générale, l'avocat des parties civiles, Thierry Thavard, a défendu la mémoire de la jeune fille, «belle, éclatante, amoureuse de la vie ; pas la traînée décrite par celui-là, comme si après l'avoir tuée en 2008, il voulait maintenant la tuer dans le cœur de ses proches».

Ce dernier jour a également permis à la mère et aux sœurs de Jennifer de dire leur douleur et leur colère. «Qu'avez-vous à dire à cette famille qui souffre ?», tonne Me Thierry Thavard, conseil de la famille Vimeux. Duflos les fixe d'un regard terrible. Eux ne baissent pas les yeux. Deux haines se rencontrent lors d'un silence qui semble durer des heures. Enfin, il lâche : «Rien, parce qu'ils se sont foutus de la gueule de mon fils».

La tension monte. La partie civile a demandé à visionner la vidéo de la reconstitution, quand Duflos a mimé sans émotion la scène d'étranglement.

Son avocat MeRobin signale : «Je vais sortir. Le cinéma, à 11 heures, c'est pas mon truc. Les pop-corn, c'est dehors».

MeThavard s'offusque : «Le gobelet de pop-corn, à la famille d'une morte, je ne peux pas l'accepter». Me Robin parle de «dictature de l'émotion». On voit finalement le film, sans lui.

Les Vimeux affrontent l'épreuve, une de plus. Ces gens modestes ont leur dignité. On demande à la maman de quoi Duflos a traité sa fille. Le mot ne peut sortir, alors elle épèle, d'une voix éteinte : «de p-u-t-e».
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Duflos-condamne-a-25-ans-de-reclusion-criminelle

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