vendredi 30 mars 2012

Il avait voulu « perforer » les agents de pôle emploi

23 décembre 2009 à Pôle Emploi de Morteau. Maxime Morel, 25 ans, entre dans l’agence, passablement ivre, visiblement excité. Il est muni d’un fusil et d’une dague de chasse. À sa vue, les allocataires et neuf employés réussissent à s’enfuir et ne restent plus que deux agents qu’il met en joue : un responsable d’équipe et une conseillère emploi. Leur calvaire va durer une heure et quart. Des minutes d’effroi et d’angoisse absolue pendant lesquelles le forcené va les menacer de les « perforer » en hurlant qu’il n’en peut plus d’attendre ses allocations.
Il avait déposé son dossier vingt jours plus tôt, mais, sa situation étant particulièrement complexe en raison du manque de justificatifs de ses contrats en Suisse, le versement de ses droits n’était pas encore intervenu. Comble de paradoxe, la conseillère séquestrée avait quelques jours préconisé de hâter le traitement de son dossier.

Séquestrés pendant 1 h 15

Cela ne l’a pas empêché de la prendre en otage et de lui lancer, ainsi qu’à son collègue : « Si je vois les gendarmes, je vous ferraille tous les deux ! » C’est néanmoins la diplomatie des gendarmes, conjuguée au sang-froid des agents de Pôle emploi, qui a permis d’éviter à la situation de dégénérer. Une heure et quart plus tard, Maxime Morel sortait en faisant le V de la victoire avant d’être interpellé par les gendarmes.
« Ce n’est pas ma nature, je ne suis pas quelqu’un de violent », explique-t-il au tribunal. « Mais j’avais des impayés, des mois de loyer en retard, des dettes, je n’en pouvais plus. »
Avocat des parties civiles, M e Giacomoni va relater l’état de choc et les traumatismes encore très présents chez les agents de Pôle emploi.

« Envoyés au front face à la détresse des gens »

Des fonctionnaires auxquels le substitut Hirth rendra hommage en soulignant qu’ils sont « envoyés au front face à la détresse sociale des gens ». Parlant du prévenu comme d’un « fou furieux », il requiert deux ans avec sursis et mise à l’épreuve à son encontre.
Pour la défense, M e Mouriaux décrira son client comme « un citoyen lambda qui a commencé à travailler à l’âge de 16 ans et qui a ressenti le non-versement de ses allocations comme une humiliation. » Et de plaider « l’indulgence » pour cette « personne fragile, qui a du mal à se confier et à demander de l’aide, très exigeant envers lui-même et les autres et qui n’avait jusqu’à présent jamais fait parler de lui. » Jugement aujourd'hui
http://www.estrepublicain.fr/doubs/2012/03/24/il-avait-voulu-perforer-les-agents-de-pole-emploi

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