samedi 24 mars 2012

Tentative d’enlèvement d’enfant : la famille veut un renvoi aux assises

Le 15 juin 2011, dans le quartier du Peloux à Bourg-en-Bresse, un garçon de 5 ans jouait sur l’aire de jeux quand il avait été entraîné de force par un homme jusqu’au grenier de son immeuble, un lieu connu pour servir de squat.
Sa sœur, 13 ans, avait rattrapé l’agresseur qui maintenait le garçonnet par les poignets, et elle avait réussi à lui faire lâcher prise. Les deux enfants s’étaient réfugiés dans leur appartement mais l’homme les avait suivis et il avait bloqué la porte avec son pied avant que l’adolescente n’arrive de nouveau à le repousser. Puis, c’est son père, qui venait de se réveiller, qui l’avait mis en fuite alors qu’il essayait de pénétrer dans l’appartement. Une demi-heure plus tard, Dominique Plasson, 58 ans, était interpellé par la police. Il titubait et s’était montré peu loquace sur l’agression. On apprendra plus tard que l’homme était suivi sur le plan psychiatrique et avait une addiction aux médicaments qu’il prenait parfois en surdose. Dominique Plasson évoquait « un trou noir » par rapport aux faits. Une amnésie « simulée », selon un premier expert psychiatre mais consécutive à la prise de médicaments selon un deuxième. Le juge d’instruction, suivant les réquisitions du procureur, décidera finalement en janvier de renvoyer Dominique Plasson devant le tribunal correctionnel pour de simples « violences volontaires » sur le garçon et sa sœur. La famille du petit garçon s’y oppose fermement et elle réclame la cour d’assises. Les parents ont fait appel devant la chambre de l’instruction qui vient d’ordonner une nouvelle expertise psychiatrique, confiée à deux experts, avant de se prononcer sur le renvoi ou non devant une cour d’assises.
« Pour moi, il est évident qu’il n’a rien à faire aux assises. Une prise de médicaments suprathérapeutique a amené une confusion extrême chez lui et entraîné une amnésie », estime Bertrand Génaudy, l’avocat de Dominique Plasson. Une vision du dossier fermement combattue par David Metaxas, l’avocat de la famille. « Mon but ce n’est pas de l’envoyer quinze ans en prison, mais de le juger pour ce qu’il a fait. Il faut faire du droit et considérer ce qu’aurait aimé faire cet homme. Ce n’est pas honnête intellectuellement de dire qu’il s’agit de simples violences, comme mettre une tarte à un enfant. Sinon, il faudra rajouter sur la posologie des médicaments : attention l’effet indésirable, c’est d’enlever un enfant et l’emmener dans un grenier ! Quelle responsabilité portera la justice si cet homme récidive ? Il faut absolument qu’on prenne la mesure du comportement de cet homme et qu’il soit suivi, soigné, et qu’on n’entende plus parler de lui. »
La famille serait prête à accepter que Dominique Plasson soit jugé en correctionnelle mais sous la qualification d’enlèvement sans la circonstance aggravante de minorité ajoute l’avocat lyonnais. Ce sera à la chambre de l’instruction de se prononcer, peut-être avant l’été, quand les experts auront remis leur rapport.
http://www.leprogres.fr/ain/2012/03/19/tentative-d-enlevement-d-enfant-la-famille-veut-un-renvoi-aux-assises

Aucun commentaire: