Des soucis personnels, des problèmes de santé et une mauvaise rencontre expliqueraient la série d’escroqueries qui l’amène à la barre du tribunal correctionnel du Puy-en-Velay. C’est du moins comme cela qu’elle analyse sa délicate situation.
Face aux juges, la quinquagénaire, demeurant à Aiguilhe, ne correspond pas à l’image que l’on peut se faire de la femme escroc et culottée au point de rouler dans la farine près d’une dizaine d’établissements bancaires du bassin du Puy.
De petite taille, une allure simple et la coiffure peu soignée, M. B. avait trouvé la parade pour berner son monde au guichet. Interdit bancaire, il suffisait à celle qui touchait 1 100 euros d’allocation adulte handicapé à l’époque, de modifier la date de naissance sur ses papiers d’identité pour se faire ouvrir un compte, obtenir un carnet de chèques et une carte de crédit. Un simple coup de stylo à bille suffisait. Et tout le monde, au Puy comme à Brives-Charensac, est tombé dans le panneau : Crédit Mutuel, Caisse d’Épargne, Crédit Coopératif, Banque Populaire, Banque Nuger… Bluffant et inquiétant à la fois !
Le président Marguerite Chapel de Lapachevie fait les comptes : entre 2009 et début 2011, l’escroquerie porte sur un total de 37 000 euros.
Qui est cette femme ? Une expertise psychiatrique la présente comme souffrant de dépression. L’explication se révèle un peu courte pour Anne-Marie Teyssier, l’avocat d’une partie civile. « Si tous les dépressifs se mettent à escroquer les banques, on ne va pas s’en sortir ». Mais l’expertise va plus loin : le risque de récidive est important si une thérapie n’est pas entreprise. « J’ai déjà commencé ce travail. Avant je voyais l’argent comme un jeu de Monopoly. Aujourd’hui, j’ai perdu ma dignité », avoue la quinquagénaire. Cédric Augeyre, son défenseur, plaide dans le même sens en rappelant une autre conclusion du psychiatre : l’abolition partielle du discernement de sa cliente à cette période.
Huit mois de prison avec sursis assortis d’une obligation de soins et de rembourser les banques pourtant coupables de légèreté. Le montant des indemnisations qu’elles percevront sera évoqué lors d’une prochaine audience en intérêts civils au mois de septembre.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/03/07/elle-escroquait-les-banques-avec-un-simple-stylo-huit-mois-avec-sursis
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