samedi 10 mars 2012

AZF : amende maximale requise mais toujours l'incertitude

Le procès en appel de la catastrophe d'AZF touche à sa fin. Hier, c'était le réquisitoire, la semaine prochaine, la parole sera donnée à la défense… Au bout de quatre mois, en sait-on plus qu'en 2009 ?
Comme prévu, hier soir, le Ministère public a demandé une condamnation de Serge Biechlin, l'ancien directeur d'AZF, et de la société Grande Paroisse, à l'issue d'un très long réquisitoire des avocats généraux Pierre Bernard et Lionel Chassin. Long, mais la justice française s'attachant à l'oralité des débats, il fallait bien tenter de récapituler ce dossier gigantesque et hors norme.
Qui dit réquisitoire, dit que le procès touche à sa fin. La semaine prochaine, Mes Daniel Soulez Larivière, Jacques Monferran, Mauricia Courrégé, Simon Foreman, Chantal Bonnard viendront à la barre défendre Serge Biechlin et Grande Paroisse. Les prévenus prendront une dernière fois la parole. Tout cela devrait se terminer vendredi.
Ensuite, la cour devra délibérer. On peut raisonnablement attendre son arrêt soit avant les vacances d'été soit à la rentrée.
Qu'est-ce que ce procès a apporté ?
En première instance, déjà, on avait assisté à ces batailles entre experts judiciaires, désignés par l'institution judiciaire et « sachants » de la défense, « experts » venant porter la contradiction. Pendant cette audience, cette « nouveauté » a été reprise et même renforcée. Les joutes expertales ont été plus nombreuses. On est allé plus loin dans les expériences, les contre-expériences, et les scientifiques se sont davantage affrontés. Mais bien malin qui pourra dire qu, au bout du compte, aura marqué des points dans l'esprit de la cour, tant la matière est complex, et encore très mystérieuse.
En première instance, le président Thomas Le Monnyer, avec une parfaite connaissance du dossier, avait mené des interrogatoires très précis. Cette année, le président Brunet a laissé davantage la parole aux parties, qui ont un peu plus décortiqué elles-mêmes les pièces de l'instruction. Effectivement, certaines portes ont été entrouvertes, et de nouveaux aspects éclairés, même si dans l'ensemble, on a eu parfois l'impression d'une certaine confusion dans le rythme des audiences et l'apparition des témoins.
Peut-il sortir un jugement différent ? La tâche sera toujours aussi délicate pour les magistrats, car si le jugement de première instance n'a pas trouvé ce fameux lien de causalité entre la faute et le dommage, on peut estimer qu'il est à portée de condamnation, du côté des parties civiles. On imagine mal du reste comment, quelle que soit la façon dont les juges vont trancher, le recours en cassation ne soit pas déposé. AZF le procès, ce n'est sans doute pas fini.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/10/1302962-azf-amende-maximale-requise-mais-toujours-l-incertitude.html

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