mardi 3 avril 2012

Deux couples jugés pour le calvaire d'un ancien SDF, battu et réduit à l'état d'animal pendant deux ans

Lorsque les gendarmes ont récupéré Claude Mazurkiewicz en septembre 2006 dans la cour de ferme de Christian Rommelaere et Marie-Jeanne Pouchèle, à Zegerscappel (à une trentaine de kilomètres de Dunkerque), il ne pesait plus que 40 kg. ...  
Sa silhouette, ainsi que les traces de coups qui constellaient son corps, en disaient alors long sur les souffrances qu'avait pu endurer cet homme de 47 ans, ancien SDF, que le couple avait recueilli deux ans auparavant.
Claude Mazurkiewicz, réduit un temps à l'état d'animal - il était privé de nourriture, dormait dans la cabane du chien, se nourrissait de légumes crus ou d'abats de volaille -, est depuis revenu à la vie, mais en garde des séquelles indélébiles, notamment auditives.
Devant les assises du Nord, où son calvaire est jugé jusqu'à vendredi, il a fait face dignement aux quatre accusés : le couple Rommelaere, d'un côté, mais également Christophe Dehouck, le neveu de Christian, et son épouse Nathalie.
L'affaire a été portée devant la cour d'assises après un détour par le tribunal correctionnel de Dunkerque, qui s'était estimé incompétent au vu de la gravité des faits. La qualification d'actes de torture et de barbarie n'a cependant pas été retenue.

Misère extrême

Le canevas tissé par les auditions des deux couples est celui d'une misère extrême, où l'illettrisme ne fait que renforcer un isolement géographique et social déjà alarmant. Les Rommelaere-Pouchèle vivent de la vente des légumes de leur jardin et de ferraille, et du RSA les Dehouck, qui se battent pour élever dignement leurs cinq enfants (dont deux sont actuellement placés) « carburent » aux aides sociales.
Les quatre accusés décrivent des enfances difficiles. Sans contact avec le reste de leurs familles, ils se fréquentaient quotidiennement au moment des faits. Depuis, la rupture est consommée entre les deux couples, et dans le box, tout le monde plaide non coupable. Sauf Nathalie Dehouck, qu'on présentait pourtant comme la plus influençable.
« J'ai donné deux fois des claques dans les oreilles à M. Mazurkiewicz. Au début c'était pas méchamment, c'était en rigolant », a-t-elle reconnu en pleurant. Le verdict est attendu vendredi.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/04/03/article_deux-couples-juges-pour-le-calvaire-d-un.shtml

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