Pour la magistrate, il ne fait aucun doute que ces deux hommes sont impliqués dans un trafic de stupéfiants. La preuve : les gendarmes, sur la base d'une dénonciation, ont découvert chez Didier 88 kg de résine de cannabis entreposés par Ali. Les deux hommes reconnaissent les faits.
Mais ils sont formels : ils n'ont agi que pour rendre service, Didier à son beau-frère, Ali à un ami. Lequel, poursuivi dans le cadre d'un autre volet - à plus grande échelle - du trafic de stupéfiants (l'affaire est entre les mains d'un juge d'instruction de Montpellier) a confirmé avoir fait appel une seule fois à Ali pour « cacher » de la drogue sur la région de Millau.
Le bénéfice d'Ali : quinze mois et demi de prison
Et si, à la base, Ali devait toucher 1 000 € pour ce « service », il n'a, en réalité, rien perçu. « Son seul bénéfice dans l'histoire, c'est quinze mois et seize jours de détention provisoire », souligne Me Élian Gaudy en plaidant en faveur d'une peine « adaptée » aux faits et, surtout, à la personnalité de son client qui n'a commis un geste illégal qu'à une seule reprise.Quant à Didier, on ne peut, au plus, que lui reprocher de ne pas avoir prévenu les autorités lorsqu'il a découvert la drogue à son domicile. « Mais le délit de non-dénonciation d'un délit n'existe pas », souligne Me Cécile Dibon-Courtin en plaidant la relaxe au motif que rien, dans le dossier, ne permet d'établir qu'il savait que du « shit » avait été déposé chez lui. Même Ali confirme que Didier n'était pas au courant.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 25 avril prochain. Ce jour-là, la juridiction se prononcera également sur la nullité de procédure soulevée par les deux avocats de la défense, mais contestée par le ministère public.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/29/1317877-drogue-prevenus-serviables-ou-vrais-trafiquants.html
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