dimanche 1 avril 2012

Le beau-père reconnaît les viols

Bienvenue au pays de la détresse, de la misère. Celle des relations forcées avec des mineurs. Celle de l'alcool. Celle de la violence d'une mère et de l'inacceptable, car des enfants de 5, 7 et 11 ans sont les victimes.
Il n'existe aucun doute. D'ailleurs, ce maçon de 27 ans qui s'est assis dans le box des accusés hier matin ne nie pas. Il ne se cache pas derrière son alcool, « massif » disent les juges. Il reconnaît les viols, les agressions sexuelles commis entre juin 2006 et décembre 2009 à Port-Sainte-Marie.
Il est allé voir le garçon de 5 ans parce que la grande « refusait
[…] Il n'aimait pas ça. Il hurlait et je lui mettais la main sur la bouche pour qu'il arrête ». Avec l'aînée, âgée de 11 ans à l'époque, c'était plus difficile. Avec la cadette de ses trois victimes (7 ans), « c'était moins souvent, même pas une dizaine de fois… » Mais un jour, c'était « dans les toilettes ».

Coupe du monde

C'est le père des deux filles, installées en Nouvelle-Calédonie avec lui depuis 2009, qui donne l'alerte en octobre de cette année-là. La plus âgée se souvient d'un événement, devant les enquêteurs. C'est le 9 juillet 2006, la finale de la Coupe du monde entre la France et l'Italie. « J'avais bu, je l'ai faite boire », admet son beau-père.
L'autre sœur parle aussi. Elle raconte avec ses mots de gamine les agressions sexuelles, ce que son demi-frère, qui souffre d'une maladie orpheline et d'une « déficience légère », lui a raconté. Le « zizi dans la bouche, dans les fesses
[…] » Le « lait » qu'il crache dans le tee-shirt. Vers 18 heures hier, les jurés et la cour ont visionné la vidéo de l'audition du petit au commissariat. L'enfant parle, redit ses mots que le président Mornet avait lus lors de la présentation des faits. Pas sûr d'ailleurs que ce garçon soit du sang de l'accusé. La mère voulait un accouchement sous X. Elle avait des doutes après une soirée arrosée en boîte. « Déni de grossesse », l'expression est claire.

Famille désossée

S'il n'était pas question de viols et d'agressions sexuelles sur des enfants, le témoignage d'un copain de boissons du beau-père aurait pu être drôle. Celui-là raconte qu'il s'occupait des enfants à Port-Sainte-Marie, qu'il dormait sur le canapé, qu'il n'a rien vu. Pas un coup, pas de sexe. Il n'a jamais entendu parler de rien et, comme la mère de l'accusé à la barre, pourrait même ajouter que « tout allait bien ».
Tout n'allait pas bien dans cette famille désossée. Tout avait mal commencé le jour de la naissance de l'aînée. Les parents ont quitté la chambre pour aller faire un tour à Agen. L'accusé le dit lui-même, il partait avec sa compagne le week-end « à Arcachon » ou ailleurs, en laissant la grande s'occuper de ses frère et sœur ». Une première alerte a été donnée au printemps 2009. Classée sans suite.
À quelques mètres de son compagnon dans le box, la mère, 38 ans, a été mise en examen pour « violences régulières » sur ses enfants.
Elle reconnaît s'être souvent absentée du domicile à Port-Sainte-Marie « car je n'en pouvais plus ».
Les deux ont des points communs: ils disent avoir été violés (lui à 10 ans, elle à 18), des familles désunies et l'alcool.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/27/1316386-port-sainte-marie-le-beau-pere-reconnait-les-viols.html

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