Sur la route, le danger vient rarement du ciel. C’est pourtant la réalité de ce dossier qui donne froid dans le dos. Le 2 avril 2010, à 6 heures, tout le monde aurait pu être à la place de Serge Gelay.
Cet homme qui travaille à la direction de la propreté du Grand Lyon, part au travail. Il roule tranquillement sur le périphérique, à hauteur de Vaulx-en-Velin, quand une BMW surgie de nulle part s’écrase sur sa Mégane. Sous l’effet du choc, celle-ci est réduite d’un bon mètre.
Quand les pompiers viennent au bout de la désincarcération, vers 6 h 45, ils ne peuvent que constater le décès de Serge Gelay. Cet homme âgé de 59 ans habitait à Rillieux-la-Pape. Il laisse deux enfants et une épouse avec laquelle il avait commencé à échafauder des projets pour sa retraite proche. La vie de cette femme s’est arrêtée le 2 avril 2010 à 10 h 25, quand les policiers sont venus chez son employeur lui annoncer le drame.
Le conducteur de la BMW allait emprunter la bretelle d’accès à l’A42 quand il a dû s’endormir. Il devait rouler vite puisque la 5 e vitesse était enclenchée au moment d’amorcer ce virage limité à 50 km/h. La sortie de route a été inévitable. Sur le bas-côté, un lit de gravier n’a même pas freiné la puissante berline. Quant au talus en herbe, il a servi de tremplin. La BMW a décollé avant de plonger deux mètres plus bas, sur la bretelle située en sens inverse. Juste au moment où arrive la Mégane de Serge Gelay.
Très vite, l’enquête révèle que ce drame est loin d’être celui de la fatalité. Mickaël Norelle, âgé de 37 ans, rentrait à Bourg-en-Bresse avec un ami, après une nuit blanche passée à faire la fête. Au moment de l’accident, il a 1,32 g d’alcool dans le sang. Il conduit cette BMW, sa nouvelle voiture de fonction, seulement depuis deux jours. « Une conduite en dépit de toute prudence », déplore M e Frédéric Doyez, avocat de la partie civile.
« Vitesse, alcool, fatigue et nouvelle voiture. C’était l’accident assuré », s’est agacé pour sa part le procureur Emmanuel Razous.
Deux ans après, le prévenu est accablé par les regrets. « Je ne sortais jamais. Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’y repense tous les jours. J’aurais préféré mourir à sa place », lâche-t-il, la tête basse. « C’est une grave erreur d’un honnête homme dont la place n’est cependant pas en prison », plaide son avocat M e Simon Oeriu.
Le ministère public a requis deux ans de prison dont un an avec sursis, et l’annulation du permis pendant trois ans. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 23 avril.
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/03/28/tue-sur-le-peripherique-par-une-voiture-tombee-du-ciel
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