La gent masculine n'est pas faite que de gentlemen. C'est en tout cas ce qui ressort du dossier examiné par le tribunal correctionnel d'Aix.
Dans le box, le jeune Malik Djebbour, jugé pour séquestration, menaces de mort, vol de portable et violences. La victime, Agnès, est son ex copine, mineure (son prénom a été modifié). "Mais moi, je savais pas qu'elle était aussi jeune, je croyais qu'elle avait ses 18 ans !", tente le prévenu. Qui sait que la partie va être serrée, compte tenu des 16 condamnations inscrites sur son casier judiciaire et du traumatisme d'Agnès. La gent masculine n'est pas faite que de gentlemen.
Le 10 avril dernier, cet Aixois va chercher Agnès chez elle, à Toulon, pour aller au cinéma. Ils n'iront jamais : "On m'a dit qu'elle me trompait alors je voulais savoir, on s'est disputé et je lui ai mis une gifle. Moi, je comptais m'installer avec elle..." Mais les faits sont têtus et semblent un peu plus compliqués. Sa copine, rencontrée sur Facebook, se serait permis d'avoir un contact, toujours sur le réseau social, avec un ami de Malik.
Le couple prend la direction d'Aix et s'arrête sur une aire d'autoroute. Là, précise la présidente de l'audience, la juge Marie-Dominique Fort, la jeune fille tente de fuir : "Elle dit s'être fait frapper et demande de l'aide à un chauffeur routier en train de faire sa prière musulmane. Il lui répond que c'est normal, elle est une femme". Djebbour ajoute : "J'étais pas bien, je voulais des explications, moi".
Arrivé à Aix, il conduit son amie sur une petite route près de chez lui, chemin de la Souque. C'est là, alors que la nuit est tombée, qu'un équipage de police croise la voiture. "Les policiers voient une jeune femme assise à côté de vous. Elle est en larmes, échevelée, son tee-shirt déchiré", précise la juge. Djebbour tente d'expliquer qu'il voulait la ramener chez elle, appeler sa mère, surtout pas lui faire du mal.
Une passion amoureuse ?
Reste ces embarrassants trois jours d'ITT. "Je lui ai pas mis de coup de clé sur la jambe. Si je lui ai coincé la jambe dans la portière, c'est pour qu'il lui arrive rien". Si ce n'est que selon Agnès, c'est la troisième fois que Malik l'a frappée. La fois précédente, il lui reprochait, selon elle, de s'être trop maquillée. La juge tente de faire comprendre la situation au prévenu, démuni : "Elle est très jeune, vous n'étiez peut-être pas sur la même longueur d'ondes. Vous avez un peu perdu les pédales..." Djebbour répond : "Je sais que ce que j'ai fait, c'est pas ce qu'une femme attend de son mari".
L'avocat de la partie civile, Me Martens-Mestre, évoque un guet-apens : "Il la terrorise, la menace de mort, la frappe. Et les menaces de mort, elle les croit. Sa chance, c'est qu'ils ont croisé une patrouille de police sur cette route isolée". Avant de passer à ses réquisitions, le procureur Madeleine Pozzo reprend le casier judiciaire du prévenu, où s'empilent les condamnations pour violences, violences aggravées, violences sur personne chargée d'une mission de service public... "Et on veut nous faire croire qu'il ne connaissait pas son âge. Il veut se faire passer pour une victime. Elle reçoit des coups de poing et de pied quand elle est à terre". Elle requiert deux ans de prison.
Avant que le bâtonnier Keita ne vienne porter la défense de Malik Djebbour, et peut-être, lui rendre un peu d'élégance : "Laissez-moi d'abord vous parler de passion amoureuse... Mon client était fou amoureux de cette jeune fille à la beauté époustouflante. Toutes les femmes sont belles, mais certaines, plus encore !" Il rappelle enfin l'existence de cet homme à qui Agnès va demander de l'aide car on la frappe, et qui répond : "C'est normal tu es une femme !"
Malik écope de 18 mois de prison et devra verser 2 000 € pour le préjudice moral
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/aix-condamne-pour-avoir-enleve-et-sequestre-sa-petite-amie
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