La présence d’un service d’ordre cagoulé, les passes d’armes entre avocats des victimes et de la défense, sans oublier l’absence de plusieurs témoins, donnent la tonalité d’un procès pas tout à fait comme les autres.
En décembre 2011, la cour d’assises du Rhône a jugé et condamné Jean-Michel Romero et Bruno Bonnenfant. Les deux hommes, qui ont toujours nié leur participation au braquage du fourgon blindé Prosegur le 19 octobre 2006 à Saint-Etienne, ont fait appel.
Hier, après une matinée émaillée d’incidents, on a pu rentrer dans le vif du sujet. Il faudra cependant se contenter, pour cette deuxième journée, de la version des seconds couteaux, condamnés à Lyon à des peines plus légères.
Pourquoi Christophe Villette, l’hôtelier de Mâcon, et son beau-frère Patrick Voisin, le convoyeur de fonds stéphanois, se sont-ils embarqués dans une telle galère ? Pour l’argent bien sûr, car les deux beaux-frères sont endettés.
Tout commence par une rencontre. Bruno Bonnenfant fait son entrée dans la vie des époux Villette, propriétaires de l’hôtel. Décrit comme « enjôleur et respectueux quoique parasite », Bruno Bonnefant devient l’ami de la famille et occupant, à titre gratuit, de la chambre 43.
Et puis Christophe présente à Bruno son beau-frère, le convoyeur Patrick Voisin, chez Prosegur depuis quinze ans. Ce dernier, qui n’est visiblement pas une pointure, bafouille quelques aveux à la barre : « J’avais des dettes. Il s’agissait de donner des renseignements et de faciliter le braquage. J’ai fini par céder. » Plusieurs rencontres sont alors organisées par l’intermédiaire de Christophe Villette. Il est question de Bruno dit Nono, de Bébé qui aurait pris une balle dans l’épaule lors du braquage et enfin de la Baleine de Nice et ses deux sbires…
Après avoir patiemment écouté le témoignage de Christophe, Bruno Bonnenfant sort de ses gongs et donne un aperçu de son personnage : « On me fait passer pour une crapule, mais moi, je ne suis pas un menteur. » Le jour du braquage, il était en compagnie de « prostitués. J’aurais pu les inviter au procès, mais en cour d’assises, ça fait désordre… ».
Quant à Jean-Michel Romero, une connaissance de Bruno Bonnefant, second accusé, est-il l’homme masqué à l’accent du sud décrit par le convoyeur ? Les témoins cités hier à la barre ne le confirment pas.
Aujourd’hui, les débats se poursuivent. Après le relatif ratage de ce braquage, une partie du butin est partie en fumée… Un nouveau coup, histoire de se refaire était semble-t-il en préparation. Des préparatifs sous surveillance policière et qui ont conduit à l’interpellation du quatuor avant concrétisation du projet.
http://www.leprogres.fr/loire/2012/05/10/braquage-du-fourgon-prosegur-le-convoyeur-a-cede-pour-l-argent
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