Ciel, mes bijoux ! » L'air célèbre de la Castafiore n'est pas loin de résonner, hier matin, au tribunal correctionnel de Nice. Mais ici, point de fiction.
Et pas de quoi rire. L'affaire qui a conduit dans le box Claudine Rigo Sastre, une fois encore, a causé un préjudice bien réel. Et lui coûte cher : deux ans de prison ferme.
Pour cette femme de 59 ans, interpellée en janvier dernier dans un camp de gens du voyage à Aubagne, l'addition judiciaire commence à être lourde. Très lourde. Trois ans ferme, le 6 février dernier à Grasse, pour avoir escroqué huit dames âgées à Cannes. Deux de plus, mercredi, pour un cas similaire à Nice. Et voilà que s'abat le couperet d'une peine (18 mois) datant de 2010. Soit plus de six années à purger derrière les barreaux... à moins que son avocat n'obtienne une confusion de peines.
Car l'affaire niçoise a un air de déjà-vu. Claudine Rigo Sastre répond du vol par ruse de bijoux chez une Niçoise de 88 ans, promenade des Anglais, le 16 août dernier. Là encore, elle s'est invitée chez l'octogénaire en se faisant passer pour commerciale chez un joaillier. A gentiment suggéré de nettoyer les bijoux de son hôte à l'aide d'un « produit miracle »... Et les a sournoisement subtilisés.
« C'est pas moi »
Son truc : plonger les bijoux dans un flacon opaque, puis le remplacer par un autre, rempli de pastilles de javel. « Laissez agir le produit une heure avant d'ouvrir la boîte », a-t-elle soufflé à sa victime. Le temps de s'évaporer, à son tour. Avec colliers, bracelets et bagues, en or ou perles fines.
« Je ne les ai pas volés ! », soutient pourtant Claudine Rigo Sastre face au tribunal.
« Comment pouvez-vous dire ça ?,s'exclame le président Patrick Véron.Comment cette dame de 88 ans a-t-elle pu inventer tout ça, le jour même où l'on vous arrêtait pour des faits similaires ?
- J'en sais rien. En tout cas, c'est pas moi. Je suis condamnée à trois ans, c'est déjà suffisant... »
Manifestement pas pour la représentante du ministère public, qui requiert deux ans ferme avec maintien en détention. Réquisitions suivies à la lettre. Côté défense, Me Albert-David Tobelem avait bien souligné « la maigreur d'un dossier qui laisse planer un large doute... » Mais les antécédents de sa cliente ne plaidaient pas en sa faveur. « On a voulu faire un exemple, la mettre totalement hors d'état de nuire », estimera l'avocat à l'issue de l'audience.
http://www.nicematin.com/faits-divers/escroquerie-a-nice-deux-ans-ferme-de-plus-pour-la-nettoyeuse-de-bijoux.860494.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire