mercredi 30 mai 2012

Saint-Lieux-les-Lavaur. Du sursis pour l'homicide involontaire de son bébé

Le 23 avril 2010, dans la matinée, la nouvelle du dramatique accident de la circulation sur la départementale 48 avait choqué la commune de Saint-Lieux-les-Lavaur. Hier, à l'audience correctionnelle du tribunal castrais, le choc frontal entre deux véhicules, entraînant le décès d'un bébé de 8 mois, était tristement évoqué. Un nourrisson qui, au moment du choc, était sur les genoux de sa maman, passagère avant… Pas moins de 5 infractions étaient reprochées au père du bébé, âgé de 25 ans, qui conduisait un des véhicules en cause : homicide involontaire sachant que le bébé n'était pas attaché dans un siège homologué, blessures involontaires avec incapacité supérieure à 3 mois, blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois, circulation sans assurance, conduite d'un véhicule à une vitesse excessive.
Pour la partie civile, représentée par Me Hervé Rénier, « on rejette la responsabilité de l'accident sur le compagnon de ma cliente, sa passagère, qui est déjà choquée par l'état de l'enfant, marquée dans sa chair et psychologiquement ». Alors, à l'heure du débat, il s'agit de savoir « qui est responsable de cet accident ? » interroge le procureur de la République Manuela Garnier. S'appuyant sur plusieurs éléments du dossier, elle assure que « la responsabilité est clairement imputable au père de famille, le petit enfant n'était attaché à rien. De ce seul chef, il est incontestable qu'il est responsable de l'homicide involontaire de son fils. » Un comportement habituel, selon un témoin. « Quand on a un bébé à bord, on ne peut pas prendre le volant sans précaution, surtout de façon régulière », insiste le ministère public, qui requiert 8 mois de prison avec sursis.
Dure mission pour l'avocate toulousaine de la défense, qui excusera l'absence du jeune papa à la barre : « Pour lui, c'est insoutenable de venir ici. C'est insupportable pour des parents de se dire qu'on est responsable de la mort de son enfant. » La défense émettra un sérieux doute sur le fait que son client roulait sur la partie gauche de la chaussée, ajoutant notamment que « le défaut de siège homologué n'est pas la cause de l'accident ». Elle demandera in fine au tribunal de faire preuve de la plus grande indulgence.
La sanction sera de 18 mois de prison avec sursis, assortie de l'annulation du permis de conduire.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/24/1360550-saint-lieux-les-lavaur-du-sursis-pour-l-homicide-involontaire-de-son-bebe.html

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