jeudi 28 juin 2012

Affaire Pascal Orvain. Derrière Bagassien, les trois autres accusés se cachent

À la veille du verdict, le meurtre de Pascal Orvain garde ses interrogations. Un ou deux auteurs de coups de couteau ? Et derrière Bagassien, quel rôle pour les autres accusés ?
Les jurés de la cour d'assises, trois femmes et trois hommes, avaient passé la nuit avec les souvenirs de Patricia Orvain cherchant des réponses dans les regards des accusés. Hier matin, le café à peine avalé, ils ont écouté Marion et Mathilde, les enfants de la victime. Deux jeunes femmes déchirées, à la recherche de réponses à des questions qui gâchent leur nuit depuis presque trois ans.
Cédric Zachelin, essaye de « rassurer » Marion. « Ils se sont aimés, comme font les jeunes », résume Me Catala. Un peu d'amour, un peu d'amitié, pas de vrais lendemains mais pour la jeune femme, la culpabilité, insupportable quand on a 20 ans, de vivre avec l'idée qu'on a amené le diable dans sa maison. Et comme si le fardeau ne pesait pas assez, des proches n'ont pas l'humanité de lui pardonner.
Le face-à-face entre ces deux jeunes adultes éclaire un dossier qui jusqu'à présent a beaucoup tourné autour de Jérémy Bagassien, encore expulsé hier matin. Constant dans l'effort, il a menacé un témoin pas franchement favorable : « Je vais te tuer… » Le président Corinne Chassagne l'avait prévenu : il a regagné sa cellule après moins d'une heure d'audience, laissant seuls ses coaccusés…
Cédric Zachelin, au volant lors du drame de Colomiers, a conduit ses trois copains chez les Orvain. Le cambriolage s'est terminé dans le sang. Après les trois braquages minables, ni lui, ni Jérémie Desbarats, ni Samuel Raphael n'ont été capables de dire « stop ». Face à la justice, sans Bagassien le paratonnerre (« Il a le dos large » ont déjà remarqué le président et Georges Catala), les trois affrontent leurs responsabilités. Elles sont grandes. Comment comprendre que ces trois garçons, pas des délinquants d'habitude même si Samuel Raphael avait déjà été condamné huit fois comme ne l'oublie pas l'avocat général Brigitte Lanfranchi, ont-ils basculé ? L'alcool ? Le groupe ?
Hier entre amis et petites copines à la barre, flottait un air de fin d'année. L'insouciance vire à l'inconscience. D'une rouste gratuite devant la gare, on bascule dans les braquages puis le cambriolage et le meurtre. Et le lendemain, si Jérémie Desbarats est immédiatement arrêté (sa voiture personnelle transportait la bande), les trois autres vaquent à leurs occupations. Cédric Zachelin a même passé un entretien d'embauche le lundi matin après avoir été au cinéma le dimanche. Comme si de rien n'était. « On ne savait pas quoi faire », lâche sa copine, dépassée.
Reste la question des blessures de Pascal Orvain. Six coups de couteau, deux mortels a rappelé hier l'expert légiste, le Professeur Telmont. Il n'a pas fermé la possibilité d'un deuxième couteau que Me Catala et l'accusation défendent. Bagassien tueur ? Son ADN a été retrouvé dans la maison et le sang de la victime sur ses chaussures… Un deuxième ? La défense résiste. Elle a des arguments mais l'avocat général ne lâchera rien.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/28/1388660-derriere-bagassien-les-trois-autres-accuses-se-cachent.html

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