samedi 9 juin 2012

Caluire : agressée dans son propre lit par l’ami inoffensif

Elle pensait sans doute avoir été suffisamment explicite pendant cette soirée mais lui revenait à la charge : lui, l’ami « inoffensif », un peu simplet, dont elle avait pitié. Déprimée après une séparation, la quadragénaire partage une bouteille de whisky avec son invité en présence de ses deux filles et de son gendre. Le whisky-coca a-t-il donné des ailes à H. ?
A 1 heure du matin, les policiers de Caluire sont appelés par une des deux filles : elle vient de découvrir sa mère en pleurs, à moitié nue, avec H. couché sur elle. Alerté par les cris dans la chambre, le gendre dira que H. a la braguette ouverte et la main sur la gorge de sa belle-mère. « J’ai eu la peur de ma vie », confiera cette dernière aux policiers. Son pantalon de survêtement lui a été arraché violemment. Pour elle, pas de doute, c’est une tentative de viol. Le parquet retiendra une agression sexuelle.
Trois ans après, l’affaire passe en justice. Finalement, la victime n’a pas porté plainte contre cet ami qui dormait de temps à autre à la maison jusqu’à cette nuit de juin 2009 où il a dérapé. La quarantaine mal assurée, le peintre en bâtiment paraît craintif à l’audience, recroquevillé sur « ce quelque chose » qu’il reconnaît avoir commis : « Ce n’était pas une tentative de viol. J’ai tenté ma chance, j’ai insisté. » Ses propos sont confus, ses déclarations en 2009 aux enquêteurs beaucoup moins : oui, il s’est couché sur elle, l’a déshabillée de force malgré ses protestations, s’est « frotté » et l’a serrée à la gorge.
« Une immaturité affective et sexuelle, un léger handicap mental », diagnostique le psychiatre qui l’examine. Des conclusions qui créent un malaise, estime la défense : « Mon client sous curatelle renforcée depuis 2007 et pensionné Cotorep, a énormément de difficultés à saisir l’enjeu de ce dossier. Il dormait parfois dans le même lit que la plaignante. Il y avait une ambiguïté dans leurs relations ».
Pas d’équivoque dans ce dossier pour le ministère public qui requiert six mois de prison avec sursis : « Il ne s’agit pas d’un geste furtif. Cette dame a été agressée dans son propre lit ». Pas d’équivoque non plus pour le tribunal qui a entièrement suivi les réquisitions du procureur. En outre, le prévenu sera inscrit au fichier des auteurs d’agression sexuelle.

http://www.leprogres.fr/rhone/2012/06/03/caluire-agressee-dans-son-propre-lit-par-l-ami-inoffensif

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