Cheveux mi-longs, moustache et tatouages sur les avants-bras, José Berthemin, 44 ans, en fait au moins dix de plus. La faute à une drôle de vie, à un penchant pour la dive bouteille qui l’a amené aux assises. Ce Meusien, SDF pendant des années, comparaît depuis hier devant la cour d’assises en appel de Meurthe-et-Moselle pour une tentative d’assassinat sur l’un de ses voisins, un autre paumé de la vie, arrivé hier aussi dans le prétoire avec les menottes aux poignets.
David F., qui purge actuellement une peine de réclusion pour des viols sur ses neveux et nièces, n’était pas en prison mais bien chez lui, le 5 juillet 2007, quand il a pris deux coups de couteau. L’un, superficiel, au niveau du bras, un autre, quasiment mortel, dans le cœur.
Quand les pompiers sont arrivés, José Berthemin était sur place. Il leur a expliqué qu’il avait trouvé David « dans cet état », grièvement blessé. « Il est tombé accidentellement sur un couteau ». Quelques minutes plus tôt, David avait donné aux secours cette même version, avant de dénoncer Berthemin. Ce dernier, qui a toujours maintenu cette version durant l’instruction et le premier procès, qui s’est soldé par 12 ans de réclusion, a livré hier un tout autre scénario.
« – J’étais à bout de nerfs, il me devait de l’argent », explique Berthemin, défendu par Me Samira Boudiba. « Je pensais qu’il m’avait volé mon portable et il s’était moqué de moi. Je lui ai mis un coup de couteau sur le bras, oui, je voulais le marquer, juste des points de suture, qu’il se rappelle de moi à chaque fois qu’il regarde son bras. Il s’est ensuite jeté sur moi. Je n’ai jamais voulu attenter à ses jours ».
« – Il s’est donc empalé sur votre couteau si je comprends bien », souligne la présidente.
« – Oui… ».
« – Vous vous êtes rendu chez lui pour discuter. Pourquoi prendre un couteau ? ».
La réponse est irréelle : « Pour cueillir du persil et des radis sur le chemin du retour… ».
Marie-Cécile Thouzeau n’est pas tombée de la dernière ondée. La présidente exhume illico la retranscription d’un enregistrement d’une conversation téléphonique. Plus précisément celle au cours de laquelle David, qui vient d’être touché par la lame, contacte le centre de secours. On y entend la victime indiquer son adresse ou encore l’emplacement des deux coups de couteau.
« Et on entend, à la fin de la conversation, un autre interlocuteur », poursuit MCT. « C’est votre voix, d’ailleurs, non ? Qui dit : ‘’ Ne me balance pas. Après, on sera amis, tout est réglé… ‘’ ».
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/05/31/il-s-est-empale-sur-le-couteau
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