mercredi 6 juin 2012

Jean-Louis Muller jugé en décembre

Ce sera sans doute l’un des procès de l’année : Jean-Louis Muller sera jugé du 10 au 20 décembre prochain à Nancy par la cour d’assises en appel de Meurthe-et-Moselle. Cette dernière sera présidée par Michel Iogna-Prat. Ce sera le troisième passage de ce médecin âgé aujourd’hui de 56 ans devant la juridiction criminelle.
Jean-Louis Muller est poursuivi pour le meurtre de sa femme Brigitte, documentaliste de 42 ans, retrouvée morte, le crâne fracassé, sur le sol du garage familial, à Ingwiller (Bas-Rhin), le 8 novembre 1999.
L’autopsie avait permis de déterminer que cette femme, mère de deux enfants, était décédée d’une balle de 357 magnum tirée dans la tête. L’arme, qui appartenait à son mari, passionné de tir, avait été retrouvée à ses pieds et ne portait aucune empreinte digitale. Les cartouches étaient également exemptes de traces papillaires.
Jean-Louis Muller avait indiqué que son épouse était dépressive et s’était suicidée, qu’elle était descendue au sous-sol du pavillon familial pour prendre la voiture, aller chercher l’un de leurs fils à la piscine et qu’il avait ensuite entendu « un grand bruit ».
L’enquête avait débouché sur un classement sans suite avant d’être rouverte au printemps 2000. Plusieurs experts avaient alors avancé que « les quantités de résidus de tir mises en évidence sur les mains de la victime étaient peu compatibles avec l’hypothèse d’un tir réalisé par celle-ci ». Par ailleurs, les quantités de résidus de tir relevées sur Jean-Louis Muller étaient supérieures à celles décelées sur son épouse.
En novembre 2001, Jean-Louis Muller avait été mis en examen et écroué durant cinq mois avant d’être placé sous contrôle judiciaire.

Demande de reconstitution

Renvoyé aux assises en 2007, après des années ponctuées d’interminables expertises, Jean-Louis Muller avait été condamné l’année suivante à 20 ans de réclusion. Cette décision avait été confirmée en 2010 à Colmar par la cour d’assises en appel du Haut-Rhin. Jean-Louis Muller s’y était présenté libre du fait de son appel.
C’est cet arrêt qui a été cassé en juin 2011 par la Cour de cassation, pour une question de procédure, avec, pour effet immédiat, une nouvelle remise en liberté du praticien.
Défendu par Mes Thierry Moser, Pierre Schultz et François Saint-Pierre, Jean-Louis Muller devrait demander une reconstitution au président de la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, acte qui lui a toujours été refusé et que ses trois conseils estiment « capital ».
Généraliste mais titulaire d’un diplôme de médecine légale, Jean-Louis Muller a soutenu une thèse en 1984. Le sujet était le suivant : « Les effets de projectiles de petits calibres à grande vitesse initiale. Aspects médicaux, chirurgicaux et médicaux légaux… »

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/05/30/jean-louis-muller-juge-en-decembre

Aucun commentaire: