Nul ne sait ce qu'il deviendra, comment il évoluera, mais les services de police qui ont passé au crible son passé et son présent sont fort inquiets pour son devenir. Voilà quatre ans aujourd'hui qu'un ressortissant roumain de 13 ans multiplie les actes de délinquance. Des vols à la tire, des vols à l'arraché, des vols par ruse.
Au compteur de ses délits ordinaires, le jeune garçon qui vit dans un squat du 13e arrondissement totalise pas moins de trente méfaits et gestes. La brigade des mineurs de la Sûreté départementale, qui pourtant en a vu bien d'autres, a établi qu'il avait commencé sa "carrière" en janvier 2008. Seulement voilà, que faire ? Il a bien été entendu à de maintes reprises. On n'a pas pu le jeter en prison, compte tenu de son très jeune âge. On a donc cherché comment le ramener dans le droit chemin. En vain.
Le jeune garçon sévit pour l'essentiel dans le centre-ville, sur le Vieux-Port, dans les 1er, 2e et 6e arrondissements, mais aussi beaucoup aux abords des stations de métro. Il est si doué qu'il pose par exemple un journal sur un banc, détourne l'attention et dérobe ainsi les téléphones portables de ses victimes.
C'est même sa technique préférée. Fin 2011, il est interpellé quasiment toutes les semaines et pour des faits différents. Jusqu'à ces derniers jours. Avec l'aval du parquet de Marseille, les parents, âgés de 28 et 32 ans, sont placés face à leurs responsabilités.
Trois mois de prison avec sursis pour les parents
Ils étaient bien rentrés quelques semaines au pays, en Roumanie, au mois de mars, mais au retour de leur voyage le mois dernier, les policiers marseillais ont redoublé de vigilance, multiplié surveillances et filatures. Les parents ont été placés en garde à vue mercredi pour "non-respect de leurs obligations légales", "abandon de mineur" et "provocation de mineur à la mendicité".
Des faits susceptibles de leur faire encourir des peines qui peuvent aller jusqu'à 2 ans de prison ferme et 30 000 euros d'amende.
Car l'enquête policière a démontré, en dépit des mises en garde, que les parents ne s'occupaient pas de leur fils, qu'il n'était nullement scolarisé, que les carences éducatives étaient totales, qu'aucun des rappels à la loi n'avait été manifestement entendu et qu'il passait le plus clair de son temps seul, avec ses frères et soeurs, âgés de 7 et 11 ans.
Dans le squat familial, point de règles, sinon qu'on y ramenait chaque jour le produit du vol et qu'on partageait tout avec plusieurs autres familles roumaines. "On était dans un autre monde, un monde fait de misère humaine et de système D", devait commenter hier une source proche de l'enquête.
Le couple de parents a donc été déféré jeudi au parquet de Marseille et présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel.
Le père et la mère ont écopé chacun de 3 mois de prison avec sursis.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/marseille-il-avait-fait-son-entree-dans-la-delinquance-a-9-ans
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