vendredi 1 juin 2012

Procès Le Couviour : 20 ans requis contre deux des accusés

l’issue d’un méthodique réquisitoire, long de deux heures, ce sont de lourdes peines qui ont été requises jeudi en fin d’après-midi devant la Cour d’assises du Morbihan dans le procès Le Couviour.
Vingt ans de réclusion criminelle contre Josiane Le Couviour, accusée d’avoir commandité l’assassinat de sa belle-mère, et contre l’exécutant Wenceslas Lecerf, 10 ans de réclusion criminelle contre Loïc Dugué, son jardinier intermédiaire et contre Guénolé Madé, le second exécutant.
Pas un accident
« Ce n’est pas par accident qu’Annette Le Couviour est morte. Il y avait un contrat sur elle pour une question de haine, de pouvoir et surtout d’argent. Parce qu’on pensait qu’Eugène Le Couviour n’était pas libre de disposer de son héritage. Les différentes constatations de l’enquête correspondent aux déclarations de ce témoin auprès duquel Wenceslas Lecerf s’est confié dès son retour des faits commis à Grand-Champ, à savoir qu’il venait de commettre un assassinat. »
D’emblée dans son réquisitoire, l’avocate générale Christine Le Crom a marqué que seule cette thèse peut être retenue. D’autant plus que « les déclarations des exécutants ne peuvent être rayées par leur revirement quand elles ont été réitérées tant de fois pendant des mois ». D’autant plus que, toujours selon ce magistrat, « dans un cambriolage qui a mal tourné, encore faut-il savoir pourquoi il a mal tourné. Or, à l’écoute des accusés, personne n’a tué Annette Le Couviour. »
Faire croire à un cambriolage
S’appuyant sur les expertises médicales qui ont révélé que la victime a été ligotée et bâillonnée fortement, alors que son époux n’a pas connu « un saucissonnage » aussi violent, l’avocate générale affirme : « Il fallait faire croire à un cambriolage. Mais le butin emporté est faible et les documents financiers n’ont pas été recherchés dans le bureau contigu à la chambre. Aucun des deux cambrioleurs n’a regardé derrière les tableaux pour trouver ce fameux coffre qui n’existait pas. Et d’ailleurs ils ne savaient pas ouvrir un coffre. »
Et de poursuivre à l’adresse de celle qui aurait commandité cet assassinat : « Pourquoi Josiane Le Couviour n’a rien dit sur son projet de cambriolage pendant toutes ses premières longues heures de garde à vue ? Les gendarmes lui ont pourtant tendu une perche en parlant des bijoux volés chez ses beaux-parents, qu’elle savait alors cachés dans sa propriété. »

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