samedi 7 juillet 2012

Ce n'était pas un poisson d'avril...

Dimanche 1er avril, dans la soirée, le gérant d'un restaurant de la métropole lilloise rentre chez lui, à Villeneuve d'Ascq. Il sort de son véhicule, s'apprête à passer la porte de son logement, quand deux individus cagoulés et armés sortent de nulle part et lui tombent dessus. Ils s'acharnent sur lui à coups de batte. « Quand on regarde les photos, on se rend compte de la violence dont ils ont fait preuve », note la présidente Reliquet. Sur le banc de la partie civile, la victime laisse rouler les larmes sur son visage à l'évocation des faits. Quatre jours d'interruption temporaire de travail (ITT) avaient été déclarés, témoins de la gravité des blessures.
L'un reconnaît, l'autre nie
Ce soir-là, la victime indique aux services de police avoir des soupçons sur l'identité de l'un des agresseurs. Ils se révèlent exacts. Il s'agit de Morgan D., un ex-employé, qui après huit mois de contrat en CDI, se trouve en cours de licenciement pour un motif qui n'a pas été évoqué à l'audience. Dans le box des prévenus, le Croisien de 21 ans reconnaît les faits. Il pensait, à tort, trouver la recette de la journée dans le sac à dos que portait le restaurateur. Le jeune homme explique qu'il est père d'un enfant de 17 mois, que sa compagne n'a pas d'emploi, qu'il vient de perdre le sien.


À ses côtés, Kevin H., soupçonné d'être le second agresseur, nie les faits en bloc. « J'ai été en prison une fois, ça m'a calmé, ça m'a traumatisé », clame le Roubaisien. Violence, dégradation, stupéfiants, conduite sans permis... Son casier judiciaire comporte 15 mentions.
« Quel palmarès pour un jeune homme de 22 ans ! », ironise la présidente.
Coup de fil anonyme
Mais le jeune homme assure qu'il a changé. Sorti de détention en décembre, il a depuis entamé une formation en maçonnerie, espère signer un contrat d'apprentissage avec la société où il effectue son stage, et passe le permis de conduire. « J'ai plein de projets en tête. » Preuve d'une volonté de rejoindre le droit chemin, mais pas de preuve pour autant de son innocence.
Certes, Morgan D. n'a jamais confirmé qu'il s'agissait de son complice. « Mais des bornes téléphoniques indiquent que votre portable a été déclenché dans la zone de l'agression au moment des faits », indique la présidente Reliquet. Un coup de fil anonyme à la police le met également en cause. Preuves suffisantes ? C'est ce que devra juger le tribunal. En attendant l'audience, les deux prévenus ont été maintenus en détention.

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2012/07/03/ce-n-etait-pas-un-poisson-d-avril.shtml

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