mardi 21 août 2012

Agen. 3 ans de prison pour un ticket de bus

Sur le banc à gauche, le prévenu âgé de 19 ans, jugé pour avoir volé un sac à l'arraché mercredi, à 21 h 10, rue Brondeau-de-Senelles à Agen. Sur l'autre banc, à droite, la victime, une Agenaise de 62 ans accompagnée d'Annie Gourgue, bénévole de l'association d'aide aux victimes (CJM AVIC), encore psychologiquement traumatisée par l'agression qu'elle a subie. «Il faisait chaud, je voulais sortir un peu», s'excuse presque la victime. «J'ai fait n'importe quoi. Je regrette, je m'excuse. C'est la première et dernière fois» dit, penaud, au tribunal l'accusé, en état de récidive, qui compte huit condamnations à son casier.
Quelques minutes avant de jeter son dévolu sur l'Agenaise, le jeune Villeneuvois avait adressé un SMS à sa petite amie. Le texte disait : «T'inquiète pas, je cherche une proie.» Il le reconnaît aux juges : «Cela voulait dire que j'allais passer aux actes.» Conduit de Villeneuve à Agen par sa mère le matin, il n'avait pas de quoi s'acheter un ticket de bus pour rentrer. «J'ai demandé trois ou quatre fois au chauffeur de me laisser monter», se défend-il. Après avoir croisé la passante, l'agresseur a rebroussé chemin pour l'attaquer par-derrière. Le sac à main ne contenait pas de numéraire. Il fut retrouvé grâce aux indications fournies par l'auteur des faits.
Sorti de prison le 21 juin après avoir purgé une peine d'un an à Toulouse, pour complicité de tentative d'évasion, le voleur voulait s'installer à Agen pour trouver un emploi.

Extrême lâcheté, extrême gravité

Plus de sac, plus de clés pour rentrer chez elle. La victime a trouvé refuge chez une voisine et a porté plainte au commissariat. Les policiers ont vite fait le rapprochement avec un suspect contrôlé, la veille, au Gravier.
Les faits sont reconnus par l'intéressé. Tout plaide en sa défaveur. «C'est un vol d'une extrême lâcheté, d'une gravité extrême. La victime a été violentée pour un simple ticket de bus», explique Violaine Jardel pour le parquet qui réclame une peine de trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve durant deux ans, interdiction de séjour à Agen.
«Lui interdire de se déplacer à Agen n'est pas une bonne solution», lui répond Me Sarah Abbaye pour la défense, favorable à une peine assortie d'une mise à l'épreuve conséquente. Les faits sont avérés, ses excuses sincères : l'avocate ne cherche pas de circonstances atténuantes.
Le tribunal a condamné le prévenu à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Il lui est interdit d'entrer en relation avec la victime qui reçoit 800€ de dommages et intérêts pour préjudice moral

http://www.ladepeche.fr/article/2012/08/14/1418509-30-mois-pour-un-ticket-de-bus.html

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